Re: (jiwoong) everything reminds you   Mar 14 Sep - 17:06 
 
Arrivé dans l'appartement, Kô a le coeur gros et ignore s'il va vraiment être capable de faire face à Jiwoong plus longtemps. Toutes ces émotions l'envahissent et sa gorge se serre en même temps que son myocarde qui tambourine à sa poitrine lorsque le contact se fait. Poignet saisit, silhouette retournée face à l'aîné, le japonais ne peut empêcher son corps de se raidir quelques brèves secondes avant que la tendresse ne le rassure. L'évidence douloureuse qui régit son âme ne lui permet pas de profiter pleinement de la douceur qui, pourtant, fait partie de son interlocuteur. Il ne se souvient que trop bien de cette scène au bord de la piscine de l'université, de cette scène en-dehors du bâtiment principal ; de tous ces gestes qui ont été trop loin quand le passé le ramène à ses peurs les plus viscérales. Kô a toujours cru que façonner sa carapace, maquiller son apparence, l'aiderait à devenir plus fort, mais aujourd'hui, qu'en est-il ?
"Je... Oui, je- tu as raison."
Il se mord la lèvre inférieure en secouant le visage, n'ayant pas compris le sous-entendu fait par son invité. Il tord ses doigts les uns entre les autres, laissant Jiwoong s'éloigner de lui avant qu'il ne lui propose de nouveau cette boisson achetée spécialement pour lui. Il voudrait croire encore, le plus jeune. Il voudrait se perdre dans l'effervescence de cette rencontre et dire ensuite que c'était à cause de ses émotions ; mais il contrôle trop bien en cet instant. Il a peur et il suffoque, pourtant ses pensées demeurent en émoi quand il s'agit du sportif installé dans son salon. Doucement, Kô se rapproche pour attraper le gobelet.
"C'est à cause de toi que je pleure, espèce d'idiot."
Ses genoux fléchissent et il s'assoit au sol en face de lui, l'un de ses coudes appuyés sur la table basse qui les sépare l'un de l'autre. Il porte la boisson à ses lèvres tout en continuant d'observer son camarade par-dessus. Ce qu'il peut faire ? Tout effacer et recommencer à partir d'un certain point. L'embrasser avec sincérité sans fuir ensuite. S'enivrer de son corps sans chercher d'excuses. Mais la faute ne revient pas qu'au nageur, à l'évidence. Kô sait qu'il aurait dû avouer son identité dès le début, ne peut-être pas jouer autant avec le feu... Seulement, l'excitation a été trop grande et ils se sont laissés emporter ; débordés.
"Dans la ruelle, tout à l'heure, je... j'ai cru que ça allait recommencer. Parce que c'est déjà arrivé, plusieurs fois. Je ne veux pas que tu me prennes en pitié, ce n'est pas pour ça que je te le dis. C'est juste que c'est pour ça que je n'ai pas pu me défendre."
Alors que pourtant, j'aurais voulu être plus téméraire que ça. Il abandonne un soupir, Kô, vidant ses poumons de cet oxygène douloureux qui y est entré avant d'esquisser un sourire et de se remettre debout. Inutile de ressasser, la mémoire ne le fera que trop quand la nuit tombera.
"Je peux te préparer à manger ?"
Parce que malgré tout, Kô reste désespérément accroché à cet homme qui l'a rendu fou. Dualité insoutenable.