(jiwoong) everything reminds you   Sam 19 Juin - 21:44 
 
Le temps s'éclate depuis ces derniers jours. La fête de la Saint-Valentin a laissé un goût amer à Kô, ignorant encore plus sur quel pied danser. Ses pensées n'ont de cesse d'être focalisé sur une seule et unique personne et cela ne manque pas de l'agacer. Pourquoi ne parvient-il pas à aller de l'avant ? Sûrement parce qu'il sait, qu'il a ressenti, que Jiwoong possède malgré tout de l'attachement pour lui. Et c'est sans doute pour cela que l'étudiant en stylisme ne parvient pas à avancer. Avec tous les mots qu'ils se sont dit, avec tous ces gestes qui ont pu être échangés, repoussés, repoussant ; l'un comme l'autre semble encore sous le charme qui a opéré. Triturant ses doigts alors qu'il termine de nouer ses cheveux en une petite queue de cheval, Kô abandonne un léger soupir quand ses prunelles fixent le feu tricolore qui s'anime devant lui. Il traverse parmi la foule, songeant qu'il n'est qu'une silhouette parmi toutes les autres et son cœur se serre, l'envie de se prostrer dans un coin et de pleurer est vraiment forte pourtant le jeune homme sait qu'il doit se montrer plus courageux. Voguant dans les rues de la ville à la recherche de nouvelles idées pour ses tenues et ses prochains sujets d'études, Kô n'a pas tellement de but précis en cet instant. Rehaussant son sac sur son épaule, son regard s'étend de part et d'autres et il entre de temps en temps dans certaines boutiques qui l'intéresse plus en particulier. Sa main gauche s'active sur son carnet de croquis pour prendre des idées, des notes ou des dimensions et, durant quelques heures, il parvient à se plonger entièrement dans sa passion première. Celle grâce à laquelle il a pu se relever des années auparavant, celle grâce à laquelle aujourd'hui il arrive à mettre un pied devant l'autre sans être trop effrayé des événements à venir. La vie n'a jamais été un long fleuve tranquille ; le sera-t-elle jamais vraiment un jour ? Cependant, lorsqu'il aperçoit un couple se tenir par le bras, son âme s'échappe et il préfère accélérer le pas sans se rendre compte qu'il a atterri dans une ruelle à sens unique. Un sens unique qui le terrifie. Perdu dans son néant, il ne manque pas de sursauter quand deux voix d'hommes retentissent derrière lui et que l'un d'eux se permet de déposer une main sur sa joue. Une main aux doigts crasseux qui donnent envie à Kô de vomir. Alors il recule, les dévisage et crache sa haine à leurs injures et provocations.
"Je ne suis pas perdu et je n'ai besoin de personne pour retrouver mon chemin. Foutez-moi la paix."
Mais ça les fait hurler de rire. Kô frissonne, petit bout d'homme qu'ils prennent bien sûr pour une demoiselle, du haut de son mètre cinquante. Alors ils reviennent à la charge, le bloquent contre un mur et il a beau se débattre, Kô, son myocarde tambourine à fond sous sa poitrine. Il tente de donner des coups de pieds, des coups de tête, sa voix s'échappe, mais les deux hommes semblent s'en donner que trop de plaisir. La peur l'envahit tout entier et il se mord la lèvre quand une main s'insinue, vicieuse, sous sa chemise, sur la peau pale de ses hanches fines. Pas ça, pas ça. Ca recommence. Et il suffoque.
Re: (jiwoong) everything reminds you   Dim 20 Juin - 16:36 
 
Ces derniers temps j'ai l'impression de dépérir. Je prends de plus en plus de risque, jouant sans peur avec ma vie comme si tout ça n'avait plus d'importance et c'est un peu le cas. Je ne me suis jamais senti aussi vide et aucune compagnie n'arrive à réchauffer mon cœur. Même mon meilleur ami a du mal à me remonter le moral, peut-être parce qu'il n'est pas mieux que moi en ce moment. Je m'engueule même avec ma petite amie, qui me presse pour venir alors que je n'ai aucune envie de l'avoir dans les pattes. Je devais la quitter, seulement je n'ai pas le cœur à l'envoyer sur les roses par téléphone et je sais qu'elle craint pour sa vie en restant là-bas alors qu'elle m'a aidé à démanteler le réseau de sa ville. Je sais que je dois la sortir de là et pourtant en ce moment je ne pense pas à elle, ni à moi, ni aux personnes que je dois protéger en mettre à terre le réseau de drogue. La seule chose qui m'occupe l'esprit c'est lui et uniquement lui : Kô.
Il ne me sort pas de la tête et j'ai l'impression de voir partout. Attend là c'est vraiment lui ? J'hallucine ? Non c'est bien lui. Je ne vois pas son visage mais je le reconnaitrais entre mille. Je me met à le suivre. Idée complètement stupide et je sais même pas pourquoi…Peut-être parce qu'il m'attire inexorablement. Lorsqu'il impute une ruelle à sens unique je m'arrête à l'angle. Faut vraiment que j'arrête. Je dois trouver un moyen de le faire sortir de ma tête. J'ai déjà essayer d'alcool, le sexe, le danger mais rien à faire. Je soupire en m'adossant au mur. Je suis devenu dingue c'est la seule explication possible. Je vous entend à dire que je suis amoureux et non ! Ce n'est pas ça, cela ne peut pas être ça ! Enfin qu'est-ce que je connais de l'amour ?
J'ai pas le temps de plus réfléchir que j'entends sa voix et cela me glace le sang. Il a un problème, c'est évident. Quand je l'entend crié mon instinct prend le dessus et je m'élance dans la ruelle. Je vois rouge en voyant la scène.
Ne le touchez pas espèce de merde !!!
J'aurais surement pu faire une arrivée discrète mais j'ai pas pu m'empêcher d'hurler en voyant la main de ce type sous le t-shirt de Kô. Putain mais qu'est-ce qu'il attend pour se dégager ? Il n'a pourquoi pas l'air pour alors bordel il fout quoi ? Malgré mes questions j'arrête pas ma course et le premier a pris un coup de pieds dans l'élan, ce qui l'a mis à terre. Sans une seconde d'attente, j'ai mis une droit à l'autre le faisant reculer, assez pour me poster entre lui et Kô. J'ai même pas fait attention à ces deux crétins, attrapant Kô par les épaules le secouant un peu.
Ça va ? Tu n'as rien ? Pourquoi tu te défends pas bordel ?!
Re: (jiwoong) everything reminds you   Dim 20 Juin - 20:46 
 
Les esprits sont ailleurs et il tente de ne pas se focaliser sur ce qui est en train de se dérouler. Il a peur. Terriblement peur, quand bien même Kô se joue des hommes depuis toutes ces années. Il se sent faible et malgré ses protestations et ses tentatives de fuite, les deux garçons sont bien plus forts que lui, physiquement parlant. Qu'attendent-ils de lui ? Que veulent-ils réellement ? Kô se revoit si chétif, terrorisé lorsque son beau-père arrivait pour venir le toucher et tout lui dérober. Son âme s'est brisée entre ses mains et aujourd'hui ses jambes tremblent. Les souvenirs de son passé sont d'une violence qui le hante, dont il n'arrivera jamais vraiment à se débarrasser. Il le sait et c'est sûrement pour cette raison qu'il s'enferme dans une sorte de bulle créée. Ne plus rien entendre, ne plus rien voir. Et la scène se déroule si vite qu'il ne revient qu'à lui à l'instant où quelqu'un le secoue par les épaules. Les lèvres entrouvertes, le visage béat, Kô met plusieurs longues secondes à revenir à lui. Encore plus pour s'apercevoir de l'homme positionné en face de lui. Jiwoong. Alors ses jambes cèdent sous son poids et il s'affale dans cette ruelle sale. Son sac répand son contenu à ses côtés et il tremble sans même s'en rendre compte. Il porte une main à sa bouche, sentant le goût amer des caresses de l'inconnu se faufiler sous son teeshirt, se faufiler dans cette proximité qu'il n'a pas désiré. L'étudiant en stylisme a beaucoup de rancœur, joue bien trop, mais selon ses propres règles. Et en ce moment, elles n'ont jamais existé. Il vient de se faire abuser et il se retrouve face à Jiwoong. Que fait-il ici ? Pourquoi est-il venu à son secours alors qu'ils ne font que s'offenser un peu plus à chaque rencontre ? Lentement, le blondinet relève ses pupilles vers son aîné, incapable de dire quoi que ce soit. Le temps semble s'étirer à l'infini avant qu'il ne réussisse à se resituer, à comprendre que c'est terminé et que les deux inconnus ont eu leur compte de réglé.
"Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu fais là ?"
Comme un murmure qui se répercute entre l'allée sombre et crasseuse. Alors Kô finit par se redresser, seulement ses jambes flageolent encore et il se rattrape au torse de Jiwoong. Ses deux mains agrippées à sa chemise, son regard vient à la rencontre, timide, de celui du brun, saisit par le désir d'enfouir son visage contre ce buste imposant et l'envie de continuer de le repousser. Néanmoins, il n'agit ni d'une façon, ni d'une autre et demeure les phalanges ancrées à son vêtement.
"J'aurais pu m'en sortir tout seul..."
Mais il sait bien que c'est faux, et Jiwoong aussi. C'est juste par fierté.
Re: (jiwoong) everything reminds you   Sam 3 Juil - 19:26 
 
J'ai l'impression de le sortir d'une léthargie quand je le secours et ça ne me plait pas du tout. J'en ai vu des victimes dans ma vie en tant que policier mais aussi en tant que malfrat. Je connais cette réaction de défense. Je l'utilise parfois moi-même lorsque je suis dans une situation insoutenable. Mon esprit se réfugie dans une petite partie de ma tête en fermant les yeux comme si tout ce qui se déroule devant moi n'est pas réel. C'est surement comme ça que j'ai tenu, que j'ai pu torturer des gens sans perdre la tête. Cependant j'ai perdu beaucoup plus et cela ne m'empêcher pas d'être hanter par les horreurs que j'ai vu ou faite. Je comprends donc que Kô a déjà dû subir ça mais ce n'est pas le moment de le questionner. Pour l'instant je dois juste l'éloigner de là et de ces hommes qui sont sonnés mais qui vont venir à eux. Son regard me serre le cœur mais je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il s'effondre. J'ai accompagné instinctivement sa chute pour qu'il ne se fasse pas mal.
Kô….
Je n'ai pas pu finir par ses prunelles se sont plongés dans les miennes et m'ont coupé le souffle. Le voir dans cet état de détresse me met hors de moi et j'ai envie de hurler. Je suis de nature impulsive mais j'ai appris à me contrôler pour mon travail. Sauf qu'avec lui je perds mes moyens et quand la question tombe, c'est ma colère qui réponds.
Quoi t'aurais préféré que je sois pas là ?!
Malgré le ton mes mains n'ont pas quitté ses épaules et je l'aide à se relever. Je ne risques pas de le lâcher de sitôt vu son état et quand il s'accroche à moi pour éviter de tomber, une de mes mains passe sous son bras dans son dos, le collant contre moi pour le soutenir. Pendant une fraction de secondes on se regarde sans dire un mot et ça m'agace. Une vague de chaleur me rappelle les sentiments que j'ai pour lui. Cette affection que j'essaye d'oublier mais qui ne me quitte pas. J'aimerais pouvoir lui dire mais sa phrase déclenche à nouveau mon agressivité.
Ouais c'est ça, a un autre ! Pourquoi tu leur as pas mis un coup de pieds bien placé alors !
Je suis tellement inquiet pour lui que j'en ai oublié les deux hommes qui se sont relevés. C'est un coup de bâton dans le dos qui m'a rappeler à l'ordre. J'ai grimacé, plus de rage que de douleur. Je n'ai pas lâché Kô, donnant juste un coup de pieds en arrière pour gagner quelques secondes. Ça m'a laisser le temps de ramasser l'essentiel du sac de Kô, avant de le porter tel une princesse pour partir.
J'ai envie de les passer à tabac pour ce qu'ils ont fait à Kô mais je ne le ferais pas. J'ai beau avoir beaucoup de rage en moi, je reste quelqu'un de bien, non ? Oui je suis un flic infiltré et j'ai fait des horreurs mais je suis un représentant de la loi et j'utiliserais la loi pour retrouver les agresseurs et les faire payer. Pour l'heure, je serre le corps frêle de Kô contre moi en sortant de la ruelle. Ils nous suivent un peu mais j'ai de l'endurance et l'habitude de gérer des situations plus délicates que ça. En un rien de temps, on se retrouve dans un taxis. Une fois en sécurité, je me tourne vers Kô avec un regard doux et à la fois sévère.
Est-ce que ça va ? Ils ne t'ont rien fait ? Est-ce que tu faisais là bas ?
Re: (jiwoong) everything reminds you   Dim 4 Juil - 17:11 
 
C'est plus fort que lui et ça lui donne la nausée. Pourtant, raccroché là au corps de Jiwoong, il n'a qu'une seule et unique envie : celle de pleurer. De pleurer à cause de sa propre faiblesse, de pleurer à cause de tous ces événements de son passé qui continuent de le hanter peu importe sa volonté de ne plus jamais y succomber. Kô se sent démuni et les mots de son interlocuteur, sa présence en cet instant, ne l'aident pas plus à parvenir à surmonter ce qui vient de se dérouler dans la ruelle. Une agression, parce que c'est de cela qu'il s'agit. Et si Jiwoong n'était pas intervenu... La gorge du plus jeune se sert avec autant de force que ses phalanges blanchissent agrippées au haut du brun. Kô le fixe d'un air hébété, incapable de lui répondre. Parce que l'évidence est qu'il est soulagé qu'on lui ait porté secours, mais en même temps, tout est si compliqué avec Jiwoong en ce moment. Depuis combien de temps ne s'est-il pas raccroché à ses bras de cette façon ? Depuis combien de temps son vis-à-vis n'a-t-il pas posé un regard protecteur sur sa silhouette ? Son myocarde est submergé avec autant de déferlante que l'adrénaline de l'agression a provoqué en lui. A vrai dire, Kô ne sait plus très bien où il en est. De tout. Tout ça qui l'envahit avec une force démesurée. La fatigue s'est accumulée au fil des derniers jours, n'aidant clairement pas l'étudiant en stylisme à avoir la lucidité nécessaire pour se relever seul.
"Je... Je ne sais pas."
Sa voix est un souffle qui se perd dans le vide. Parce que dans le fond, il le sait très bien. Il sait très bien que ces hommes lui ont rappelé les mains sournoises de son beau-père alors qu'il n'était encore qu'un enfant. Il sait très bien que ces hommes lui ont rappelé les douleurs qui ne sont jamais partie de lui depuis près de dix années maintenant. Et son corps a choisi de fermer les yeux et de subir en priant pour que ça soit rapide. Lui, Kô, qui n'a de cesse de jouer avec les hommes pour les faire payer de leurs déboires. La suite se passe néanmoins tout aussi vite. Jiwoong ramasse ses affaires en se débarrassant des agresseurs avant de le prendre dans ses bras. En quelques minutes, ils se retrouvent dans un taxi et les mains de Kô tremblent sur ses cuisses tandis qu'il serre son sac contre son torse. Le sportif revient l'interroger, mais le plus jeune ne relève pas la tête quand il fait l'effort de répondre.
"Je ne sais pas... Je suis juste allé en ville pour prendre de l'inspiration pour mes tenues et je... Ils..."
Et ses prunelles s'ouvrent tout à coup en grand, comme un déclic, alors qu'il se met à fouiller avec frénésie dans son sac.
"Mon carnet, mon carnet, Jiwoong, je n'ai pas mon carnet !"
La panique est maîtresse de ses émotions en vrac quand il attrape le bras de son sauveur de ses deux mains, le regard perdu.
"Jiwoong, il faut s'arrêter ! Il faut y retourner !"
Enfin, les vannes éclatent et ruinent son si beau maquillage. Cette figure si bien façonnée pour réussir à tout supporter. Les lèvres rouges tremblent, les iris châtains déversent leurs larmes salées, créant des sillons à travers le fond de teint et les pommettes rosées. C'est une véritable catastrophe. Quel spectacle de désolante dont l'espoir renaîtra.
Re: (jiwoong) everything reminds you   Jeu 12 Aoû - 23:46 
 
Je ne l'ai jamais vu dans cet état, même lorsqu'on a failli mourir à l'inauguration d'un bâtiment à l'université. Non jamais je n'ai vu son regard si terrifié, son corps tétanisé par quelque chose de plus fort que la peur, quelque chose de plus profond. Je me demande si….est-ce qu'il a déjà vécu de genre d'agression ? Je ne sais pas et ça m'énerve. Pourtant je ne garde mes questions, il n'est pas en état et ce n'est pas le moment. Pour l'instant l'urgence c'est de le mettre en sécurité, c'est pour ça que je l'ai pris dans mes bras pour l'éloigner. La seule qui importe c'est lui. Au fond ça a toujours été lui, depuis que je l'ai rencontré il m'a envouté et au fil des rendez-vous je me suis attaché à lui. Quand j'ai découvert qu'il n'était pas une fille, oui je me suis senti trahit. J'ai essayé de le détester et qu'il me déteste, seulement rien n'a fonctionner. Il n'est pas sorti de mes pensées, si bien que je suis là, tel un chevalier servant qui sauve sa princesse. Parce que c'est bien ce qu'il est : ma princesse. Oui il a beau être un garçon, j'aime son côté efféminé, j'aime son visage maquillé et ses grands yeux d'ange. Alors le voir comme ça, me met hors de moi, d'autant plus lorsqu'il se craque à cause de son carnet.
Kô on s'en fo….rah….ok, ok, arrête de pleurer s'il te plait.
J'allais râlé, parce que je m'en branle de son carnet et je veux pas qu'il y retourne pour si peu. Sauf qu'en voyant son visage de déformé par sa peine, j'ai compris que ce n'était pas rien. J'imagine qu'il a tous ses dessins à l'intérieur, c'est un peu une partie de lui qu'il a laissé la bas alors j'accepte. Mes mains ont pris son visage ravagé par les larmes et j'ai plongé mes yeux dans les siens.
Je vais aller le chercher, je te promet de te le ramener d'accord.
J'essuie ses larmes avec un léger sourire en espérant arriver à le calme un peu. J'aimerais le prendre dans mes bras et le serrer fort contre moi pour le rassurer. Je n'en fais rien, parce que je crois que j'ai perdu ce droit. Je demande au chauffeur de s'arrêter et avant de sortir, j'embrasse le front de Kô.
Va m'attendre à l'université, je serais pas long, promis.
Je le laisse à contre cœur et j'attends que le taxis reparte avant de faire machine arrière. Au pas de course, je ne mets pas longtemps à revenir dans cette ruelle. Les deux hommes ne sont plus là et heureusement pour eux parce que je suis clairement pas d'humeur là. En tout cas je cherche et je ne tarde pas à trouver le carnet. Il a l'air indemne contrairement à son propriétaire. Je m'inquiète pour Kô, si ma déduction est bonne, et je suis pas flic pour rien, j'ai peur de ce que cela signifie.
***
J'ai pris un taxis pour rejoindre Kô. Je lui ai envoyé un message pour savoir où il était exactement. Oui j'ai gardé son numéro, et c'est le premier sms que je lui envoie depuis…longtemps. Quoi qu'il en soit en arrivant vers lui, j'ai le pas rapide. Il n'a toujours pas bonne mine et en même temps que son carnet je lui tends une boisson que j'ai acheté, ce n'est pas grand-chose mais j'espère que ça lui dénouera le ventre à défaut que l'enlacer comme j'aimerais le fait.
Bois ça, s'il te plait, ça te fera du bien.
Je l'observe en serrant les dents. J'ai pas envie de le laisser là et en même temps qu'est ce que je peux faire pour lui ? Je me rappelle nos dernières conversations, les choses méchantes que je lui ai dit…et aussi l'aveu que j'ai fait. Pour la première fois de ma vie je me sens gêné et coupable. Malgré ça, je reprend la parole, évitant quand même son regard.
Est-ce que tu veux que je te raccompagne chez toi ?
Plongé dans un état second, Kô ne se rend pas vraiment compte des événements qui se jouent autour de lui. Ses mains s’agitent, cherchent et fouissent dans son sac, désirant, avides, se rassurer. Parce que son carnet est clairement ce qu’il a de plus précieux en ce monde. Il contient toutes ses notes, tout ce qui lui traverse l’esprit et même si les pages sont toutes noircies, il continue de trouver de la place, de rajouter des pages pour le faire durer à l’infini. D’ordinaire, il ne se sépare que très rarement de cet objet, capable même de vendre son corps pour le récupérer. Ses larmes noient ses prunelles dont le maquillage a du mal à cacher les apparences, les lèvres tremblent autant que les phalanges. Tout se mélange dans son esprit. Pourquoi Jiwoong a-t-il pris la peine de s’arrêter et de le sauver ? Pourquoi agit-il de la sorte après toutes les horreurs qu’ils ont pu se vociférer l’un et l’autre ? Le cœur du plus jeune se serre. Jiwoong aurait très bien pu le laisser se faire abuser encore une fois par ces hommes et pourtant il ne l’a pas fait. Il semble même désireux de l’accompagner jusqu’en réelle sécurité. Plus rien n’a vraiment de sens pour l’étudiant en stylisme qui a du mal à redescendre. Il a l’impression de suffoquer à l’intérieur de ses propres poumons ; maudit asthme ne viendra pas le trouver ici. Il finit par recroiser, hébété, le regard de son interlocuteur lorsque ce dernier saisit son visage entre ses mains. Il lui promet d’aller récupérer son carnet, mais s’il retourne à l’université. Kô ouvre légèrement la bouche sans qu’aucun son ne sorte, se réchauffant doucement de ce contact qui se veut si doux à son encontre. Pourtant, ces mêmes mains ne se sont-elles pas permises de se faufiler avec trop d’insistance sur son corps frêle ? A l’exacte attitude de ces hommes un instant plus tôt ? Kô a envie de vomir alors que le taxi le ramène sur le campus.
Un instant plus tard, Jiwoong retrouve un Kô prostré, les genoux ramenés contre sa poitrine, sur l’un des bancs de l’université. Le jeune homme a eu le temps de légèrement se calmer, essuyer ses larmes et se refaire une beauté. Maudit masque de façade. Se mordant la lèvre, tout de même inquiet pour son camarade, il redresse le visage pour s’emparer de son carnet et le serrer contre sa poitrine.
« Merci. Vraiment. »
En revanche, il secoue la tête pour dire qu’il n’a pas soif. Rien que l’odeur qui émane de ce gobelet lui donne de nouveau la nausée. Ses mains s’activent rapidement pour vérifier que tout est dans son carnet, et même si certaines pages sont abîmées ou en désordre, Kô a l’impression que tout est bien là. Il se sent un peu plus soulagé et hésite à accepter la proposition de Jiwoong. Après tout ce qui s’est déroulé entre eux, peuvent-ils seulement se retrouver là à discuter comme si rien ne s’était jamais passé ? Il passe une main, gêné, dans ses cheveux avant de s’entendre répondre :
« Je veux bien. »
Et il n’attend pas de croiser ses prunelles pour commencer à avancer. Il sait qu’il est encore difficile pour lui de pardonner à Jiwoong, mais il n’a jamais réussi à lui refuser quoi que ce soit. Et dans le fond, c’est peut-être cela qui l’effraie le plus. Aveuglé par toute cette attention et toute cette tendresse, Kô a fini par abaisser ses barrières et en souffrir.
« Jiwoong, commence-t-il en le sentent à sa hauteur, comment est-ce qu’on a pu se détruire autant ? »
Parce qu’il l’a lu, Kô, dans les iris de Jiwoong. Il a lu cette douleur qu’il refoule en lui quand l’événement de la Saint-Valentin a eu lieu. Les hommes ont toujours beaucoup trop d’ego. Et les doigts s’accrochent un peu plus à ce carnet, comme si sa vie en dépendait.
Re: (jiwoong) everything reminds you   Jeu 19 Aoû - 13:33 
 
Déçu de son refus, je n'insiste pas gardant les deux boissons dans les mains. Je suis soulagé lorsqu'il accepte que je l'accompagne. J'aurais du mal à le laisser partir comme ça. Moi inquiet pour lui, oui, plutôt deux fois qu'une. Je lui emboite le pas en silence, me demandant comment on en est arrivé là. Je me souviens de nos soirées ou on parlait de tout et de rien, du sens de la vie, jusqu'aux dernières actualités mode. Aujourd'hui qu'est ce qu'il reste de ce qu'on a pu se confier, un tas de cendre consumait par la colère et la honte. Oui je ne suis pas fier de m'être emporté contre lui, surtout que j'ai ma part de tort et de mensonges. Malheureusement je ne peux pas être honnête et c'est surement ce qui m'énerve le plus, de lui en vouloir alors que je ne suis pas mieux. En entendant sa question, je ne tourne pas la tête vers lui. Je continue de regarder notre route, en soupirant ma réponse.
Assez facilement. Faut croire qu'on est doué pour ca.
Le "on" n'est pas synonyme que de nous mais plutôt de l'Être Humain en général. Je sais qu'on pareil sur beaucoup de points concernant les gens et la société. Enfin dans ton cas c'est pire. Mon métier c'est bien de détruire des gens et pour ça je les utilise et je le trompe. J'ai beau me réconforter en pensant que je sers et protège c'est loin d'être vrai et déjà ado j'avais ce talent pour briser tout ce que je touchais, objet ou personne.
Tout ce que je touche je le détruis...
Je m'arrête instant, serrant les dents avant d'articuler distinctement en le regardant
Je suis désolé.
Je sais que cela ne changera rien et je n'attends pas son pardon, ni même de réponse. D'ailleurs je hale un taxis duquel je lui ouvre la porte. Je le laisse donner son adresse et mes yeux se plissent. J'ai récemment été transféré dans une résidence étudiante, celle-là même que vient de nommer Ko. Cela n'a rien d'étonnant juste là, après tout la plupart des appartements sont loués en colocation par des étudiants. Seulement cela me fait bizarre de me dire qu'on sera si proche, cependant je garde ça pour moi pour l'instant.
Re: (jiwoong) everything reminds you   Ven 20 Aoû - 21:45 
 
Moue qui emprunt le visage de Kô durant plusieurs secondes sous les paroles de son interlocuteur. A l'évidence, oui, ils sont particulièrement doués pour ça et le coeur du plus jeune se serre dans sa poitrine. Aussi fort que ses mains tiennent son carnet précieux. Depuis que Jiwoong a découvert son identité d'homme, Kô n'a de cesse de repasser cette scène dans son esprit, toute cette violence abattue quand, pourtant, des semaines auparavant, ils avaient échangé tellement plus qu'un simple baiser. Durant un instant, Kô a cru que l'homme en face de lui aurait pu comprendre, aurait pu s'en amuser et l'enlacer en lui promettant qu'il n'aurait plus jamais à jouer. Et sous l'émotion de cette fin de journée, les iris du plus jeune s'humidifient en silence. Parce qu'il n'a pas envie de perdre son camarade malgré tout ce qui a pu se dérouler entre eux. Les mots de Jiwoong le touche avec douceur et amertume quand il se stoppe à son tour, ses doigts venant se permettre de se déposer sur le poignet adverse. Frisson qui parcourt son corps quand les larmes ont fini de couler depuis plusieurs minutes. Il fixe son regard dans le sien et aimerait lui répondre, seulement, il n'en a pas le temps et se retrouve une fois de plus dans un taxi. Kô donne son adresse et le trajet jusque là-bas se fait dans un silence effacé. Les lippes pincées, l'étudiant en stylisme triture avec une certaine nervosité son carnet. Regard lancé de côté pour observer le visage de son interlocuteur, boule dans la gorge formée. Tout détruire à chaque fois, n'est-ce pas le propre de l'être humain ? Mais s'il a déclaré cela, est-ce que cela signifie quelque chose par rapport à leur relation ? Moi aussi je suis désolé, Jiwoong. Mots qu'il aimerait lui avouer, qu'il finira sûrement par faire quand ses émotions seront un peu plus sous contrôle. Parce qu'il a pris conscience, Kô, de certaines de ses propres erreurs. Dans une dispute, il n'y a jamais qu'un seul coupable, n'est-ce pas ? Une dizaine de minutes plus tard, ils arrivent à la résidence où vit Kô. Ce dernier quitte le taxi pour s'avancer vers la porte de son logement. La main posée sur la clenche, il se retourne pour regarder son aîné dans son dos.
"Est-ce que tu veux entrer ? J'habite tout seul pour l'instant, j'attends un colocataire."
Délicat sourire qui étire ses lèvres remaquillées entre deux torrents de larmes alors qu'il pousse la porte de l'endroit pour entrer le premier et poser son sac et sa veste. Jiwoong peut alors pénétrer dans cette petite partie supplémentaire que Kô lui offre avec tendresse, comme un remerciement silencieux pour avoir surmonté le danger pour lui.
Re: (jiwoong) everything reminds you   Dim 12 Sep - 21:17 
 
Ses doigts sur ma peau me rappelle quand il s'accrochait à mon bras et mon cœur se serre à ce souvenir. Ce tendre souvenir qui fait vibrer une corde sensible en moi. Bien sûr j'ai toujours aimé plaire et draguer, cependant avec lui c'était différent. Je me sentais réellement bien sa compagnie, sans chercher à aller plus loin. Bien entendu on se cherchait parfois, comme lorsqu'on a échangé ce baiser, pourtant le pas n'a jamais été passé et c'est ce qui rendait cette relation si spéciale. On mettait en commun nos âmes sans jeter nos corps dans la balance. C'est ce qui me manque et ce qui me rend triste, d'autant plus lorsque je crois son regard humide. C'est ma faute, c'est moi qui est dépassé les bornes, en m'énervant, en le rabaissant, en le poussant dans ses retranchements. Tout ça pourquoi, parce que j'étais blessé. J'ai beau lui demander pardon, ce qui s'est brisé ne pourra être réparé et c'est ce qui me fait le plus mal. J'aimerais le prendre dans mes bras et l'entrainer comme avant dans un café ou on passerait la nuit à parler. Est-ce que c'est pour ça que je me détourne et appel un taxis, oui...Je regrette de ne pas pouvoir revenir en arrière, tout effacer et recommencer. J'aurais du rire de ce malentendu et on aurait pu continuer à jouer. Seulement voilà je me suis senti trahit parce que je m'étais attaché. La réalité c'est que ça ne m'arrive pas souvent et c'est peut être ça qui me fait le plus peur.
En chemin je sens son regard sur moi. Le mien reste tourné vers l'extérieur, préférant éviter de croiser son visage larmoyant. J'aimerais pouvoir me faire pardonner et le voir ainsi ne fait qu'augmenter ma culpabilité. Encore une fois je suis bête, je devais profiter de sa présence qui me manque tellement. Seulement je ne suis pas doué dans les relations lorsqu'elles me sont chères, c'est pour ça que je joue avec les gens, parce que c'est plus simple que d'afficher ma véritable personnalité. Au fond ça m'arrange bien d'être sous couverture. Comme ça j'ai l'impression d'être légitime à jouer un rôle. En arrivant je l'accompagne jusqu'à devant chez lui. Si j'étais déjà surpris de l'adresse je le suis encore plus lorsqu'il se poste devant le numéro de l'appartement que je dois rejoindre. Alors on est colocataire et c'est moi qu'il attend. Cela me fait sourire et j'accepte d'entrer pour l'instant sans rien dire.
Je le suis serrant les dents en voyant encore des larmes roulées sur ses joues. Si jusque-là j'ai pris sur moi, maintenant seul à l'intérieur, je lui attrape le poignet pour le faire pivoter vers moi. Mon pouce vient alors essuyer sa joue avec un sourire triste.
Essaye d'arrêter de pleurer, quelle va être la première impression de ton colocataire s'il te voit comme ça....
J'aimerais le prendre dans mes bras pour le rassurer mais j'ai l'impression que je n'ai pas ce droit. Je l'ai déjà fait trop souffrir, par mes mots, mais aussi par gestes. Aujourd'hui l'effleurer me rappelle combien j'ai été loin et l'épisode de la ruelle n'a fait qu'augmenter ma culpabilité. Je vais plutôt vers le canapé pour qu'on s'assoit et à nouveau je lui tends la boisson que j'avais prise pour lui.
Un peu de sucre te fera du bien, s'il te plait. Je n'aime pas te voir pleurer, qu'est ce que je peux faire pour que tu arrêtes ?