Il parait que mon père a fait convoquer Kang pour lui parler. De quoi ? Je n’en ai pas la moindre idée mais c’est un domestique de la maison qui m’a prévenu. Certains sont attachés à moi et n’aiment pas la manière dont mon père me traite et surtout considère mon travail. De mon côté mon séjour en Inde m’a assagi et je me montre désormais plus respectueux du personnel de maison. Ils l’ont remarqué et m’en sont reconnaissant. C’est pour cette raison qu’ils m’ont prévenu pour Kang.
J’étais en plein entretien avec un journaliste quand j’ai reçu le message. Immédiatement j’ai senti mes entrailles se nouer et mon teint est devenu livide, ce qui n’est pas passé inaperçu auprès du journaliste. Prétextant une affaire de famille a régler, j’ai écourté notre entretien et je me suis précipité vers ma voiture.
Je crois que je n’ai jamais roulé aussi vite. J’admets ne pas avoir respecté le code de la route mais tant pis, il fallait que j’arrive là-bas avant que Kang ne s’en ailler et surtout je dois le protéger de mon père. Il fut un temps où c’était Kang qui me protégeait mais je suis désormais un grand garçon. Un homme et je peux aussi prendre soin de lui. En plus il est malade et le connaissant il a dû refuser d’écouter le médecin.
Lorsque je gare ma voiture, je constate que la sienne est toujours là. J’en profite pour la bloquer avec la mienne. Comme ça, il ne pourra pas s’en aller sans moi. Sans prendre la peine de verrouiller ma voiture, je me précipite dans la maison et trouve Kang seul dans le salon. Est-ce qu’il a déjà vu mon père ? D’ailleurs où se trouve-t-il ? Essoufflé, je me précipite vers lui et lui demande tout en me penchant vers lui : « Tout va bien ? Il ne t’a pas fait de mal ? S’il t’a menacé ou fait quoi que ce soit, dis-le-moi et je veillerais à ce que ça n’arrive plus. » Je n’ai plus peur de mon père et pour Kang, je serais prêt à me mettre la terre entière à dos s’il le fallait. Je sais que je n’ai pas toujours été courageux mais c’est fini. Désormais je suis fort et je n’irais plus nulle part sans lui.
ODTVoilà plusieurs jours qu'il est sortis de l'hôpital et voici plusieurs jours qu'il n'a pas vu Jay. Alors pourquoi est ce que ça arrive maintenant ? Pourquoi est ce que le père du couturier vient de l'appeler ? Et surtout.... Pourquoi est ce qu'on son cœur a raté un battement ? Pourquoi est ce que ses mains sont elles devenues tout d'un coup moites ? Est-ce qu'il a peur ? Non, c'est absurde, il n'est plus un enfant et la seule chose qu'il puisse faire, c'est lui reprendre Jay ! Lui reprendre Jay.... Qu'il parte une fois de plus et qu'il le laisse seul, terriblement seul, lui et ses craintes, son mal-être et surtout son cœur qui souffre lorsqu'il n'est pas là... Se mordant la lèvre inférieure, il prend une voix froide, complètement détachée et accepte le rendez-vous. En fin de soirée dans un restaurant de renommé, dans une salle, à l'écart de tous, une salle où le destin de Jay va se jouer.
C'est sans doute pour cela qu'il n'a pas réussi à manger, qu'il a fixer le plafond de son salon pendant plusieurs heures et qu'il a feuilleté encore et encore les magazines de mode où se trouve Jay. Il a mal, tellement mal, et c'est sans doute pour ça qu'il les referme vite et qu'il se dirige vers sa chambre. Ouvrant son armoire, il pousse un soupir et finit par le prendre, le seul et l'unique costume dessiner par Jay, pourquoi est ce qu'il en a un dans son armoire ? Il ne sait pas vraiment, il était tombé par hasard dessus il y a quelques années l'un des premiers que le couturier a fait et comme pour l'encourager, il l'a acheté. Pourquoi le ressortir dans un moment pareil ? Sans doute pour lui donner du courage....
Car il le sait, il doit être présentable, en imposer et surtout garder la tête haute, il n'est plus l'enfant d'il y a dix ans. C'est un homme ! Un capitaine de police qui plus est ! Enfilant la chemise, il pense peu à peu à autre chose. Arrivant à reprendre confiance en lui, il va dans la salle de bain pour s'apprêter avant de retourner dans le salon. C'est à ce moment qu'il reçoit un message du père de Jay, ah... D'accord, il doit venir le voir chez lui ? Esquissant un sourire et finissant par rire, il comprend tout de suite qu'il cherche à le faire stresser en changeant de lieu à la dernière minute. Se rencontrer dans un lieu neutre aurait été trop difficile pour lui ? Oui, il faut croire. C'est sans perdre un instant qu'il sort de son appartement et qu'il prend sa voiture, gardant plus ou moins son calme, il ne cesse de se répéter qu'il a vécu des situations bien plus périeuses que celle-ci... C'est au bout de quelques minutes qu'il arrive devant la maison du père de Jay. Un sentiment de nostalgie le prend alors qu'il sort de sa voiture. Cette maison.... Il l'a connaît que trop bien et malgré tout, malgré l'énorme pression qui pèse sur ses épaules, il se sent rassuré de rentrer dans cette grande demeure.
Ayant été reçu par une domestique, il l'a suit jusqu'au salon et s'assoit sur le canapé, pardon ? Il est en retard de quelques minutes ? Hochant la tête, il se retient de soupirer. Il est aussi mal considéré ? Aaaah ça l'énerve tellement ! Mais voilà il n'a pas le temps de dire ou de faire quoi que ce soit qu'il entend la porte s'ouvrir, puis... des pas, des pas qui courent vers lui. Comprenant tout de suite que ce n'est pas le père de Jay, il ne peut s'empêcher de soupirer lorsqu'il voit le couturier débarquer comme ça. Fronçant les sourcils, il l'écoute parler et il ne peut s'empêcher de se sentir heureux de voir qu'il continue à s'inquiéter pour lui après tout ce qu'il lui a fait subir. Mais une fois de plus, il préfère prendre sa voix froide et détacher et c'est en quelques secondes que son visage se ferme et qu'il lui lance.
"J'aimerais que tu veille à ne plus être une gêne pour moi, je dois parler avec ton père, laisse nous."
Et c'est sans avoir le temps de voir la réaction de Jay qu'il voit une silhouette s'avancer derrière le styliste. Le voilà, il est là, déglutissant avec difficulté, il se lève et s'incline devant le plus vieux comme le veulent les bonnes manières coréennes avant de reprendre la parole et de lui dire.
"Comme vous le désiriez me voilà, merci de m'accorder de votre temps"
Des paroles qui sont totalement fausses, mais qui sonnent tout aussi justes que celles qu'il donne à Jay. Aaaah Kang tu es tellement doué pour jouer la comédie !
Je ne remarque pas immédiatement qu’il porte l’un de mes costumes. Il est assis et à cet instant, son apparence physique importe peu. Tout ce que je veux, c’est m’assurer qu’il aille bien. Que mon père ne lui fasse pas de mal et puis il est malade. Depuis cette histoire à l’hôpital, on ne s’est pas revu. J’ai préféré le ménager et simplement déposer devant sa porte des fleurs et des plats que j’ai confectionné avec amour pour lui. Est-ce que je lui en veux de me repousser ? Bien sûr mais je sais qu’il est peut-être celui qui a le plus souffert de notre séparation. J’aurais pu rentrer plus tôt, j’aurais pu le contacter mais je ne l’ai pas fait. Je l’ai laissé ici, en proie aux doutes, sans jamais prendre la peine de lui expliquer mes intentions. Si je l’avais fait, peut-être que tout aurait été différent entre nous aujourd’hui. C’est peut-être à cause de ça que j’arrive à trouver la force de m’accrocher.
Sa voix froide et détachée, je commence à y être habitué au point que ça ne me touche plus. Ça m’indique même qu’il va bien. Je suis rassuré. Si j’osais, je le prendrais dans mes bras pour lui dire que tout va bien mais il ne m’en donne pas l’occasion. Mon père non plus. Kang se lève et s’incline devant mon père, qui le regarde à peine. Il est bien trop surpris de me voir ici. Peut-être pense-t-il que Kang m’a fait venir ? Pour le moment je ne dis rien, je me contente d’observer Kang et c’est à cet instant que je remarque qu’il porte l’un de mes costumes. Le modèle est ancien mais il lui va si bien. Kang est magnifique dedans et voir qu’il porte l’une de mes créations me donne la force de m’interposer entre eux. « Rentre chez toi Kang. Je dois parler à mon père c’est important. » Mon père n’est pas ravi. On peut le voir au regard qu’il nous lance. D’ailleurs il me demande froidement ce que je fais ici et pourquoi nous sommes venus ensemble. Il s’adresse cette fois-ci à Kang, d’un ton accusateur. Avant que Kang n’ait le temps de lui répondre, j’interviens en déclarant : « Je ne savais pas que Kang était là mais puisqu’il n’a pas l’air de vouloir partir, qu’il reste pour entendre ce que j’ai à te dire. Père, je suis venu te parler d’un article qui sortira demain et qui parle de moi. Je préférais te le dire avant que tu ne l’apprennes par quelqu’un d’autres et surtout par la presse. J’ai profité de cet article pour faire mon coming out bisexuel. » Cette gifle, je ne l’avais pas vu venir, contrairement au flot d’insulte que je me prends. C’était prévisible mais je préfère autant qu’il s’en prenne à moi qu’à Kang. Et qu’importe qu’en m’attrapant par le col, mon père m’étrangle presque. Voir le dégout et la colère marquer à ce point son visage s’avère particulièrement satisfaisant.
ODTQu'il rentre chez lui ? Il est sérieux ? Riant de la situation, il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit que le père de Jay s'en prend à lui. Écoutant d'une oreille distraite les paroles de son père, il fixe le couturier. Qu'est-ce qu'il manigance ? Il le connaît et il sait très bien que Jay ne serait pas venu ici sans une idée. Voulant lui prendre la main, il se contente de serrer les poings. Il ne peut pas le faire et surtout pas devant le père de ce dernier, sauf que voilà, il reprend la parole et ce qu'il dit.... Mon Dieu.... Son cœur rate un battement alors qu'il recule d'un pas, est ce qu'il a vraiment fait ce qu'il a dit ? Le regardant complètement perdu, il n'a pas le temps de se poser des questions que Jay se prend une gifle. Un geste qui ramène tout de suite la brun dans la réalité, s'approchant d'eux, il marque un temps de repos. Il ne doit pas laisser ses sentiments parler, non, il doit se la jouer plus fine et c'est sans grand mal qu'il pose sa main sur le bras du père de Jay. Se retenant de le frapper et pour une fois ne se forçant pas, il aborde une expression froide, ses yeux quant à eux brûlent d'une seule envie, frapper le père du couturier et pourtant avec une voix trop calme pour être sincère qu'il reprend la parole.
"Capitaine, Han Kang Soo, si vous continuer de porter atteinte à la vie de Khan Sunjay ici présent, je serais dans l'obligation de vous emmener au poste de police."
Montrant son insigne, il pousse un soupir et appuie sur le bras du plus vieux pour le faire lâcher Jay, esquissant un petit sourire, il reporte son attention vers le paternel du styliste et rajoute.
"Au vu de ce que je viens de voir, je me vois dans l'obligation d'emmener la victime avec moi pour connaître sa volonté ou non de porter une main courante pour violence domestique."
Reportant son attention vers Jay, il lui fait signe de le suivre avant de s'incliner devant le père de ce dernier et de quitter le salon. C'est une fois devant l'entrée qu'il pousse un soupir. Remarquant que le brun s'est garé devant sa voiture, il ne perd pas de temps et s'installe dans la voiture du couturier, le laissant conduire je ne sais où il se contente de regarder sa main qui tremble encore sous la colère. Il a failli le tuer..... Poussant un soupir, il se laisse aller contre les sièges en cuir avant de poser le dos de sa main contre son front.
"Tu as vraiment fait ça ?...."
Et c'est sans attendre sa réponse qu'il lance tout bas.
Il croit me faire peur en me menaçant comme ça ? Je n’ai plus quinze ans et je ne me laisserais pas impressionner aussi facilement. Pourtant ce n’est pas moi qui lui fais lâcher prise mais Kang. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ce qu’il intervienne, si bien que je ne réagis pas. Je le laisse affronter mon père tout en le regardant avec surprise et ce n’est qu’après l’avoir suivi à l’extérieur qu’un sourire se forme sur mes lèvres. C’était le Kang que je connais. Celui qui m’a toujours protégé. Celui qui a toujours été là pour moi. Celui que j’aime tellement…
Comme ma voiture bloque la sienne, nous montons dans la mienne. Après avoir démarré, Kang brise enfin le silence et pour toute réponse, je me contente d’acquiescer d’un signe de la tête avant de lui murmurer : « Merci de m’avoir défendu. » Comme nous arrivons à un feu rouge, je lui adresse un sourire remplit de douceur et de gratitude. A une époque, c’était normal pour moi de me cacher derrière Kang. Je faisais des bêtises et lui, il me protégeait. Aujourd’hui nous sommes adultes et il est malade. Je dois apprendre à me débrouiller seul et surtout je dois prendre soin de lui. « Pour ce qui est de l’article, le journaliste m’a demandé quel était mon idéal féminin. » Le feu passe au vert, je reporte mon regard sur la route avant de reprendre : « Je lui ai répondu sincèrement avant de réaliser que tout ça n’était que des conneries. Alors je lui ai dit qu’en dépit de la description que je venais de lui faire, c’est d’un homme dont je suis amoureux depuis des années. Il n’a pas eu de détail, ni nom, ni description. Rien. J’ai juste fait mon coming out bisexuel. » Même si en réalité aucun homme, ni aucune femme ne m’intéresse. Il n’y a que Kang.
Je roule en direction de son appartement ou plutôt d’un parc situé non loin. On doit discuter un peu et le faire en marchant devrait faire redescendre la pression. Ensuite, je le ramènerais chez lui ou à sa voiture.
Il pousse un long soupir à la réponse de Jay, oui, il le sait, il est dans la merde, parce que si le journaliste ne sait pas de qui il parle, il est sûr que son père n'a pas de doutes sur l'identité de la personne dont laquelle est amoureux son fils. Regardant par la fenêtre, il comprend vite qu'ils ne vont pas chez lui. Aaah non, il ne veut pas discuter et c'est pour ça qu'il s'apprête à reprendre la parole, mais son attention est vite reporter vers son téléphone portable. Le père de Jay ? Sérieusement ? Lâchant un rire amusé, il éteint le portable avant de reporter son regard vers Jay.
"La prochaine fois ne bloque pas ma voiture."
Oui, car à cause de lui, il va devoir retourner chez le paternel du plus jeune pour récupérer son bien. Se mordant la lèvre inférieure, il ne tarde pas à reprendre la parole.
"Dépose chez moi, j'enverrais un agent la chercher."
Non, il ne veut pas discuter, de toute manière, il ne devait pas voir Jay, mais son père, c'est sans doute pour ça qu'il ne veut pas lui parler. Surtout pas après ce qu'il vient de leur dire. Avec ce qu'il a dit au journaliste, il est certain qu'il va avoir les paparazzis aux fesses, une raison de plus pour mettre une distance entre lui et Jay.
"Pense aux conséquences quand tu fais ou dis quelque chose s'il te plaît."
Quand il me demande de le déposer chez lui, je lui réponds, sans quitter la route des yeux : « Non, on doit parler avant. » Kang me connait. Il sait que lorsque j’ai une idée en tête, rien ni personne ne peut me l’enlever. De toute façon nous sommes presque arrivés. Je ralentis déjà pour entrer dans le parking près du parc où je veux qu’on fasse quelques pas tout en discutant. Une fois garé, je coupe le moteur puis défais ma ceinture avant de lui dire : « Tu viens ? » Je n’ai rien à dire quant à ses précédentes paroles car il a raison, je ne pense jamais aux conséquences de mes actes. J’agis avec impulsivité mais surtout avec mon cœur et ça personne ne pourra jamais me le reprocher. Une fois hors de la voiture, nous commençons à marcher et je lui dis : « Je ne sais pas de quoi mon père voulait te parler et je m’en fiche. Tu ne lui dois rien. Ne l’oublie pas alors ne retourne pas le voir. Tu dois aussi savoir que je ne renoncerais jamais. Kang, si j’ai choisi de revenir en Corée du Sud après toute ces années, ce n’est pas pour rien. Je ne voulais pas rentrer sans être prêt à affronter mon père. C’est la seule raison qui m’a gardé si longtemps loin de toi. Tu n’as pas non plus à avoir peur de lui. Je suis riche et j’ai mon propre argent. Il ne peut rien nous faire. Je te le promets. » Je saurais le protéger et tout faire pour prendre soin de lui. D’ailleurs j’ai envie de savoir comment ça va depuis sa sortie de l’hôpital mais je ne sais pas comment aborder le sujet. Connaissant Kang, il risque de se braquer.
Sachant pertinemment qu'il n'allait pas rentrer chez lui il ne soupir même pas et pour une fois, il écoute Jay, décidant de lui donner une chance, il sort de la voiture et claque la porte. Marchant à ses côtés, il veille à ne pas être trop proche de lui déjà bien assez gêné de porter un de ses anciens costumes. Tournant la tête vers lui il ne peut s'empêcher de rire à ses paroles et de prendre la parole à sa suite.
"Jay, tu dois apprendre à lâcher l'affaire."
Oui, il ne veut pas être avec lui et risquer sa place, il est hors de question qu'il perde son travail pour... Jay ? Non, par amour ? Aaaah, c'est si compliqué puis soyons franc, il a toujours tellement peur de ce qui pourrait se passer. Commençant à avoir des vertiges, il décide de se poser sur un banc se trouvant sur leur route. Poussant un long soupir, il repose son regard sur Jay avant de lui lancer.
"Qu'est-ce que tu attends de moi ?"
Levant les yeux vers Jay, il espère vraiment qu'il ne va pas gueuler tout haut son amour pour lui. Ou plutôt, qu'il ne gueule pas tout fort le fait que Kang doit être avec lui, car on le sait tous qu'il va s'énerver et ils risquent d'attirer l'attention, chose qu'il veut à tout prix éviter. Passant sa main sur son front, car il commence à avoir mal à la tête, il simule le fait d'être énervé avant de lancer.
"Tu me fatigues..."
Non Kang, tu es fatigué et ça n'a rien avoir avec Jay et tu le sais mieux que quiconque. Poussant un soupir, il voudrait tellement rentrer chez lui.
Il rit et j’aimerais pouvoir dire que ça ne me blesse pas. Depuis mon retour, être avec Kang est une véritable épreuve. C’est encore plus dur qu’à l’époque où je vivais en Inde et que nous étions loin l’un de l’autre. Peut-être parce qu’à l’époque, je pensais dur comme fer que nous pouvions retrouver notre relation d’autrefois. Aujourd’hui j’ai conscience que ça n’arrivera pas mais est-ce que je vais lâcher l’affaire comme il le dit si bien ? C’est bien mal me connaitre que de croire ça.
Nous nous arrêtons près d’un banc et Kang s’y assoit le premier. Je ne tarde pas à l’imiter, laissant s’échapper un soupir en entendant le sien mais surtout sa question. Ce que j’attends de lui ? Parce qu’il ne le sait pas ? Un sourire se dessine sur mes lèvres et sans le regarder, je lui réponds tout simplement : « Je veux beaucoup de chose Kang. Des choses que tu n’es visiblement pas près à me donner. Alors accepte simplement mon amitié. Pour le moment je m’en contenterais. Par contre, je te demande de ne pas te laisser intimider, ni faire par mon père. » Je tourne enfin le visage vers lui pour lui adresser un sourire rempli de tendresse. J’aimerais le prendre dans mes bras et respirer son odeur mais nous sommes en public alors je m’abstiens de le faire. En revanche, j’observe un instant son visage fatigué, me retenant d’y poser ma main avant de lui demander : « Comment vas-tu depuis ton hospitalisation ? Qu’a dit ton médecin ? Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? »
Il ne répond pas à sa première question, se faire intimider par son père ? Non, il en ai hors de question et même si c'est toujours un peu délicat, il préfère ne plus y penser. Sentant la fatigue prendre le dessus, il se contente de pousser un soupir alors que Jay reprend la parole. Penchant la tête sur le côté, il ne comprend pas trop pourquoi est ce qu'il lui pose la question et c'est au bout de quelques secondes qu'il hausse les épaules et qu'il reprend la parole.
"Je suis partie avant qu'il ne vienne me dire ce que j'ai."
Ne perdant pas de temps, il décide de se lever reportant son attention vers Jay, il lui lance d'un ton quelque peu éteint.
"Je voudrais rentrer, je suis fatigué."
Oui, les vertiges commencent à partir du coup, il le sait, il doit saisir cette occasion pour rentrer chez lui et aller se reposer. Commençant à marcher doucement vers la voiture de Jay, il prit intérieurement pour que le styliste ne force pas pour avoir une discussion. Se tournant une dernière fois chez Jay, il ne tarde pas à lui lancer.