It could be worse Ft. Jihyo   Lun 9 Aoû - 17:43 
 
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It could be worse
Ca pue pas trop, mais c'est pas ton endroit préféré. Vous êtes serré en heure de pointe, t'as mal aux pieds, les gens sont proches et t'es clairement pas dans ton assiette. Dormir, ton lit, ça t'appelle, te travaille. Alors qu'est ce que tu fichais dans les transports ? Le métro, le boulot et dodo. Refusant une vie si monotone t'avait opté pour faire ce qui te plaisait, bosser quand ça te dirait, caché sous le libellé "artiste". Bijoutier mais avant tout un artiste qui travaillait de ses mains. C'était ce qui te correspondait le mieux, même si tu n'allais pas te présenté comme telle. Ton nom et tes créations étaient connus un peu partout, surtout dans le monde luxueux, et intransigeant des gens de la haute. Pourtant ce n'était pas tes clients favoris. Les quelques maris passionnés par leur femme, guidés par l'amour qui venaient te demander une bague de mariage, eux, étaient tes préférés. Leur sourire, même après l'annonce du prix que tu arrondissais toujours un peu à l'inférieur pour eux, leur joie quand il voyait la pièce finie et les photos de ton oeuvre sur une main inconnue. C'était pour ça que tu vivais, pour pouvoir glisser toi même un anneau venant de toi à cent pour cent à l'annuaire d'une belle demoiselle. Ce but là, tu le gardais bien secret préférant parler du côté manuel de ton métier, créatif de surcroit. Un métier où tes mains étaient à rude épreuve et où la crème devenait ta meilleure amie. Sortant alors un tube au doux parfum fleuri tu tentais un équilibre précaire pour badigeonner tes mains. Très virile, tu gardais tout de même les sourcils froncés, l'air renfrogné avec ce bon parfum de fleurs. Tu n'attendais surement pas un freinage aussi fort de ce traitre de métro. Tanguant telle une balise sur la mer tu t'accrochais à cette barre non loin de toi, oubliant même tes gestes, les autres, le coeur battant pour ta vie. Ce n'est qu'à ce parfum particulier et doux que tu te rendis compte que tu avais encerclé une jeune femme avec tes conneries. S'accrocher à la barre c'était bien, enfermer une demoiselle dans tes bras entre toi et la barre, c'était pas cool. Lâchant directement le bâton en fer tu levais les mains tel un criminel. "Je suis désolé. " Et c'était le moins que tu puisses dire. Mais t'avais pas fait exprès. Vraiment pas, pourquoi ils te regardaient tous comme ça ? Ta moue perdue passait à un petit tique avec ta lèvre, presque agressif. Qu'est ce qu'ils regardaient? Un idiot surement.
Re: It could be worse Ft. Jihyo   Jeu 19 Aoû - 10:12 
 
it could be worst — ft @Nan Hyeon Jun Une fine esquisse aux lèvres, tu observais un groupe d'enfants plus loin, l'une de tes mains accrochées à la barre tandis que l'autre agrippait fermement ton sac. Ta frimousse rêveuse restait penchée vers les gamins qui discutaient tranquillement, sagement. Riant parfois dans leurs mains pour faire le moins de bruit possible et tu les trouvais tout simplement adorables. Un regard attendri et tu détournas enfin les pupilles, te concentrant sur le vide devant toi, un léger soupir aux lèvres. Tu aimais les enfants, c'était un fait. T'aurais pas choisi ce métier si c'était pas le cas. Tu te demandais parfois pourquoi tu les appréciais de cette façon. Etait-ce une façon de rêver de ton enfance ? D'imaginer celle que t'avais pas pu avoir ? De te dire que toi aussi t'aurais aimé partager ce genre de moments avec tes camarades, à rire et parler durant les transports. A se comporter comme des grands parce que ça arrangeait tout le monde mais à devenir soudainement petits quand les portes s'ouvraient alors que vous vous faufiliez dans la foule. T'aurais voulu connaître ce genre de choses et … tu savais que c'était bête. Parce que c'était rien. Un simple instant. Quelques minutes et tout était terminé. Mais t'avais passé ton enfance enfermée, tirée à quatre épingles, toujours bien habillée et bien coiffée. Ta mère t'avait pas laissé être une gamine, elle avait tout de suite fait de toi une femme. Tu lui en voulais pour ça. Pour t'avoir arracher ton insouciance, ton enfance. La partie que tu pensais être la plus importante dans la vie de chacun puisque c'était là que vous vous construisiez. Puis, parfois, tu te demandais si tu aimais ton métier autant parce que tu savais pas si un jour tu allais avoir un enfant. T'en avais pas le rêve absolu mais l'idée trottait parfois dans ta petite tête. T'avais envie et en même temps pas. T'étais encore jeune, que tu te disais. T'avais le temps... Et puis avant d'avoir un enfant, tu voulais rencontrer la bonne personne. Allais-tu la rencontrer un jour ? Cette question aussi, tu te la posais souvent, attendant ne serait-ce qu'un signe du destin pour comprendre si oui ou non tu pouvais continuer à rêver du grand amour.
Tes pensées furent brusquement interrompues, ton corps partant un peu en arrière sous la surprise et le freinage assez brutal. Et tu l'avais pas vu venir, l'homme qui te bloqua entre lui et la barre. Tu clignas des paupières dans un air perplexe, observant le jeune homme, les pommettes rougissant doucement. C'était un signe du destin ça ? Ca voulait dire quoi ? Que tu devais rester contre la barre ??? Tu savais pas comment l’interpréter... « C'est... pas grave », que tu dis, les joues rougies. Non, t'avais pas bafouillé – juste un peu, baissant le regard alors qu'il se décalait, gênée. « Ca arrive », marmonnas-tu, t'accrochant un peu plus à ton sac, laissant ton regard remonter vers lui. « Et puis c'était... la surprise », tu te raclas quelque peu la gorge, timide, offrant un petit sourire à la place d'autres mots. « Vous... uh... vous vous êtes fait mal ? », t'inquiétas-tu tout de même, observant ses mains. T'avais des pansements dans ton sac. Avec des pirates dessus ou des princesses. Il avait le choix.
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Re: It could be worse Ft. Jihyo   Mer 15 Sep - 0:09 
 
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Le bruit environnant n'était presque plus dérangeant. A force, tu t'"étais habitué. C'était presque une victoire de prendre ces transports, de devoir mettre de la crème sur des mains abimées de dur labeur. Au moins elles n'étaient pas sales, comme ceux de ton paternel. Il semblait avoir traîné dans des endroits bien trop poussiéreux et sales qu'il n'osait en parler. TU savais, à moitié, ce que les hauts de la société faisaient. Se passer de l'argent, chercher à dépouiller ceux qui avaient déjà rien, s'élever pour montrer son autorité. T'avais abdiquer pendant longtemps avant de changer ta vie pour une qui te ressemblait bien plus. Une passion soudaine et tardive qui devenait ta raison de vivre. Un peu comme cette petite aux cheveux brillants te rappelait celle que tu appelais ta princesse. Celle pour qui tu te battais encore aujourd'hui, pour qui tu perdais la tête. Les enfants insouciants avaient laissé place aux adultes blessés et tu regrettais de n'avoir rien fait, de les avoir cru, les avoir écouter. T'étais rentré et elle t'avait laissé. Pouvais tu lui en vouloir ? Toi qui avait clamé être son frère, son sauveur, alors que u n'avais rien fait, que tu n'avais pas été là? Tu te perdais dans un passé qui ne pouvait être changé , avant que le présent ne te rattrape.
Vivant ta vie comme si rien n'arrivait t'aurait du faire attention au freinage parfois violent qui n'annonçait rien de bon. Et pourtant. Tu ne t'inquiétais que de tes pauvres mains, ce qui te mena à avoir une mini crise cardiaque. Suivie d'une deuxième à la vue de ta propre position contre cette jeune femme. Qu'avais tu fais à la vie pour avoir autant de maladresse? Que personne ne te répondes tu savais. Cependant tu plaignais la jeune femme, qui s'était vu écrasée par un homme inconnu. T'excusant alors, les pommettes également rougies de gêne tu inclinas quelque peu la tête cherchant à rompre ce contact visuel rapproché que tu venais d'avoir. Cependant ses traits attiraient ton attention, faisant glisser ton regard sur chaque angle, courbe. "Hein? Heu oui.. surprise. "C'était l'anniversaire de quelqu'un? Surprise ? Sérieusement ? Et tu rentrais dedans en plus. En tout cas tu la remerciais intérieurement d'être si compréhensive. C'était peut être ton jour de chance ? "Hein? " Que tu fis de nouveau. Un vrai poisson avec tes yeux ouvert et ta tête perdue. " Ah non je crois que ça va . juste .. hé ? " Une légère coupure sur le doigt, surement faite par tes ongles. Rien de grave. "Ca va. Et vous ça va ? Je vous ai pas fait mal ? " Parce que tu pesais ton poids.. tu supposais qu'une barre c'était pas confort non plus alors il valait mieux s'assurer.
"En tout cas ce n'était pas fait exprès ! Non pas que vous ne soyez pas charmante mais je ne fais jamais ça! Enfin je drague pas comme ça! Enfin je drague pas vraiment .. je .. heu.. Me la ferme. " Une bonne idée. Pour une fois.
Re: It could be worse Ft. Jihyo   Mer 29 Sep - 21:52 
 
it could be worst — ft @Nan Hyeon Jun Si t'avais continué la voie choisie par ta mère, où serais-tu aujourd'hui ? Serais-tu là, dans ce métro, à cette heure ? En train de rêver d'un tout et d'un rien. En train d'imaginer une autre vie comme tu le faisais là ? En train de penser à un passé révolu, à un hier que tu ferais mieux de laisser derrière toi et de ne pas emporter avec toi demain. Serais-tu toujours la même ? Toujours perdue dans les étoiles, le regard dans le vide, des images d'un univers dont tu étais la reine tournant dans tes pensées. Les images d'un monde que tu créas de toutes pièces et avec lequel tu pouvais jouer, déplaçant chaque personnage comme des pions. Te déplaçant toi-même comme un pion. C'était un peu ce que tu avais été, non ? Un pion. Un pion au service de ta mère. Un pion juste là pour la satisfaire. Un pion bien habillé, bien coiffé avec une allocution parfaite – mais un pion quand même. Tu valais pas une tour, encore moins une reine. Parce que tu avançais quand on te le disait et si tu faisais un pas de trop, tu te faisais bouffer. Petit chaperon abandonnée dans un champ de loups. Le monde du showbiz, des strass et des paillettes n'avait pas été pour toi. Toi, tu préférais ce monde-là. Plat, pour certain.e.s. Creux, vide, morne. Toi t'y voyais des couleurs, des dessins. Des aventures et des découvertes. Des questions mais aussi des réponses. Toi t'y voyais la vie. La beauté de celle-ci. Et tu la découvrais tous les jours un peu plus dans les regards de ces enfants dont t'occupais. Tu aimais cette vie-là. Plate, monotone, morne.
T'aimais moins les arrêts brutaux. En même temps, qui pouvait réellement aimer ça ? Un grand méli-mélo de bras et de soupirs plus tard, le destin te laissant collée contre la barre. Un inconnu face à toi. Un rire un brin nerveux, un brin timide, ronronnant délicatement dans ta gorge. « Hein ? », c'était quoi ce dialogue de sourds ?? « Juste ? », tu l'observas, les sourcils haussés, soucieuse, perplexe. « Moi ? Non. Je crois... que tout va bien », tu inspectas rapidement tes mains, ton corps. « Ca a l'air d'aller, oui », t'étais entière, c'était bon signe. Bon t'avais un peu mal dans le dos à cause de la barre mais ça passerait, c'était juste le choc. Tu clignas des paupières, le fixant, les lèvres finement ouvertes, le rouge cavalant délicieusement sur tes joues. « M-Merci », tentas-tu, timide. Tu te pinças les lèvres, tes prunelles se baissant quelque peu, alors que tes épaules tremblaient à peine, amusée, un son du même ton roulant dans ta gorge. Tu gardas le regard là un moment, tentant de calmer les battements rapides de ton cœur. Tu parlais à un garçon absolument charmant et tu te sentais gênée. Tes iris se mirent à suivre les traits de son corps, montant jusqu'à son visage pour l'observer un instant, s'abaissant bien vite, tes doigts passant dans tes cheveux alors que tu remettais une mèche en place. Non. Tu fixais pas tu... Bon d'accord. « Oh mais vous êtes blessé », dis-tu soudainement en attrapant sa main entre les tiennes, tes prunelles remontant vers les siennes. C'était pas une grande coupure mais … disons plutôt que c'était un peu l'habitude du métier. De soigner les petits bobos. « J'ai des pansements dans mon sac », lui offris-tu, fouillant, et en sortant un pansement pirate que tu lui tendis. « Je... suis professeure des écoles alors je suis obligée d'être équipée », expliquas-tu dans un rire fin mais nerveux, ouvrant le pansement pour lui poser sur le doigt. « Voilà », lâchas-tu un peu trop rapidement, dans une voix un peu trop suraiguë, le rouge brûlant ton visage. T'étais sans doute la femme la plus louche qu'il ait eu l'occasion de rencontrer. Super. Un freinage sec et tu te ridiculisais ouvertement face à un beau jeune homme. Parfait... Par-fait.
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Re: It could be worse Ft. Jihyo   Mer 10 Nov - 18:37 
 
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Ils vous donnaient la vie et la contrôlaient sous prétexte de tout vous donner. Ils déclaraient que vous étiez les demandeurs sans jamais vous avoir demander si cette vie vous allait. Si chaque enfant devait signer une décharge avant de naître peu verraient le jour. T'avais écouté, t'étais resté tête baissée en regardant tes frères et soeurs se rebeller. T'avais joué l'autruche en cherchant à satisfaire ceux qui t'avaient fait naître, mais qu'avais tu gagné? Rien, tout perdu au contraire. Si aujourd'hui tu te baladais la tête haute, les poches pleines remplies par un dur labeur que tu appréciais, un labeur que tu avais choisi, tu ne pouvais détourner ton regard de la détresse de ta famille, de ta soeur, ta moitié celle que tu avais laissé derrière. On lui avait fait du mal et tu n'avais pas su répondre présent, les promesses parties en fumée tu regrettais chaque action, chaque choix que tu avais fait, ne gardant que la rébellion comme fierté. Trop tard. Ses yeux te le criaient à chaque instant, puisque tu ne pouvais plus entendre sa voix. Chaque mot qu'elle écrivait déchirait ton coeur. Pourquoi avoir été la personne que tu avais été ? Un passé tourmenté que tu ne pouvais plus changer, un présent compliqué que tu tentais de vivre avec une droiture exemplaire, tentant le tout pour le tout pour te rattraper.
Te rattraper comme à cette barre faite pour, mais bien trop loin, poussant cette pauvre jeune femme contre, te laissant prendre un avantage que tu ne voulais pas. Tu la regardais intensément et tu revoyais ta vie. Clairement une musique de fond et tu aurais pu être le personnage principal d'un Drama. Mais là de suite tu avis peur de perdre ton service trois pièces pour avoir osé quelque chose que tu ne voulais même pas. Et la preuve tu perdais ton coréen, ton cerveau sûrement étalé au sol. "Bien.. parfait.. hm.. oui. " Si elle n'avait rien c'était l'important, ta petite coupure n'allait pas te demander une amputation, tout allait bien, elle ne semblait pas énervée et tu la remerciais de sa compréhension. Finalement tu préférais l'amputation que ton discours complètement débile et ... tellement horrible. Tu voulais mourir. Les joues rougies tu souriais gêné à cette finalité qu'elle prenait encore une fois très bien. Une chose était sûre : tu ne draguerais jamais. Non clairement. Et si elle te parlait. Tu pouvais clairement la demander en mariage. Quoique non tu serais encore gênant. En ce moment même tu n'osais même plus la regarder, bien que tes yeux dérogent à cette règle très rapidement, attirés par elle. Quelle idée d'être jolie aussi. Tu en perdais tes moyens. Mais une chose était sûre bis: tu devais rester silencieux. Mais c'est qu'elle te surpris te faisant alors sursauter tandis que tu regardais de nouveau cette légère blessure. " Ah ce n'est rien ." Ses mains prenant la tienne tu te sentais de plus en plus con, et chaud, le métro avait mis le chauffage? Tes joues elles tournaient au tomate. "Ah merci. " Qui avait des pansements dans son sac ? Cette dame là. Et la raison vint très rapidement. " ahhhh .. oui je vois. "D'où le pirate sur le pansement tu supposais. Tu n'allais pas mentir que pendant quelques secondes tu considérais la question. Mais le voilà poser et tes yeux ne le quittait pas un instant revenant sur elle. "Merci beaucoup. Pour le pansement. "Dis tu en levant ton doigt, comme un E.T voulant rentrer maison. Actuellement vous étiez les gens les plus étranges du wagon, et pour cela tu ne pus empêcher un rire t'échapper. "On a l'air bête non? " Non pas que tu la dénigrais mais vous étiez tout aussi coincés et mal à l'aise. " Désolé. Je ne suis vraiment pas comme ça habituellement.. je suis probablement pire? " Riant de nouveau tu jetais un nouveau regard à ton pansement. " Ah moi C'est Hyeon Jun, Nan"Te présentais tu. Tu lui devais bien ça. "Si jamais vous avez mal quelques jours plus tard n'hésitez pas à me contacter je paierai les frais médicaux. " Ta faute, celle du métro, tu n'étais pas à ça près. Ou bien cherchais tu son numéro?
Re: It could be worse Ft. Jihyo   Dim 12 Déc - 13:00 
 
it could be worse — ft @Nan Hyeon Jun Tu aurais été malheureuse. Dans une vie qui n'était pas la tienne – dans cette vie que ta mère avait imaginé pour elle à travers toi. Dans cette quête de célébrité. Dans cet argent, cette richesse, qu'elle voulait absolument récolter tout comme les lauriers. Quelle fille splendide elle avait mise au monde. Quelle fille merveilleuse elle avait éduqué. Quelle fille adorable que tu étais. Que des mots, des mots – des paroles en l'air. Juste pour pouvoir arriver dans ses bonnes grâces. Juste pour qu'elle puisse arriver à ses fins. Mais toi, tes fins, on les voyait pas. Ce que tu voulais, on y pensait pas. On le cachait – pire, on s'en fichait. Ca servait à quoi, que tu rêves ? C'était plus fait pour toi, gamine à peine plus haute que trois cagots de pommes. Les rêves, c'était pour les autres. Toi, tu vivais un rêve. Alors t'avais plus le droit de rêver. Sauf que tu n'avais pas vécu ton rêve avant aujourd'hui. Aujourd'hui tu le vivais, tu le savourais. Il était succulent. Un brin amer quand tu te retournais et regardais le passé mais tellement bon. Tellement addictif. Tu ne voudrais plus changer. Pas pour faire plaisir à ta mère. Plus pour lui faire plaisir. Tu voulais vivre ta vie.
Et tu la vivais bien. Dangereusement, même. Avec cet arrêt un peu brutal et ce plaquage forcé contre la barre. Tu ne pouvais pas lui en vouloir, ce n'était pas de sa faute. Tout le monde avait été surpris, tout le monde avait été chamboulé, bousculé – déséquilibré. Tu ne pouvais empêcher le rouge de colorer tes joues, ni tes pupilles de l'observer, dessinant les contours de son visage avec une lenteur un peu trop prononcée. Tu fixais, Jihyo. C'était mal. Très mal. Tu sentais tes joues s'échauffer, ton regard déviant pour revenir pour repartir pour s'intéressant à cette blessure sur son doigt. Un moyen de prolonger l'échange ? Peut-être bien que oui. Peut-être que non. Mais tu étais réellement soucieuse. Tu supposais que ça venait avec l'habitude du métier, de traiter chaque bobo, qu'il soit grand ou petit. « De rien », susurras-tu, le sourire doux sur la bouche avant de rire discrètement, ta main masquant une partie de tes lèvres. « Ceci explique cela », tu haussas les épaules, le regard pétillant en pensant à tes élèves. Tu le regardas encore, attendant.. quoi tu savais pas mais attendant, secouant le visage, comme subjuguée, pendue à ses lèvres. « Avec plaisir, j'en ai encore », il avait dû comprendre. Mais un suffirait. Tu rougis, esquissant un sourire gêné, avant de te pincer les lèvres à ses fins. « Un peu », admis-tu, le rouge aux joues mais le rire présent dans la gorge. Tu penchas un peu le visage, te mordant doucement la lèvre, l'observant. « Vous sous-entendez quoi par pire ? », te surpris-tu à demander, amusée, curieuse, intriguée. Un léger son contre les lèvres, tu hochas doucement le visage, totalement sous le charme, oubliant même de te présenter en retour. Tu clignas des paupières, le rouge sur le visage. « Ahn Jihyo », parvins-tu à articuler, inclinant poliment le visage. « Vous contacter ? Mais je n'ai pas.. oh », tu l'observas un instant avant de décaler tes prunelles, gênée. Devais-tu accepter ? Lui donner ton numéro ? Prendre le sien ? C'était peut-être ta seule chance, après tout. Voulais-tu la louper ? Toi qui rêvais de vivre ce genre de scène digne d'un drama, annonçant le grand amour. Mais... ce n'était peut-être pas le cas. Ou alors ça ne l'était que pour toi. Tu en rêvais tellement que tu le voyais un peu partout, à t'en faire perdre la raison. « Je peux.. vous donner mon numéro ? Si... », tentas-tu, te raclant un peu la gorge. « Si vous avez besoin d'un autre pansement... Plus tard ? », tu pensais qu'il n'en avait pas ou quoi ? « Parce que j'en ai... plein », marmonnas-tu, de plus en plus gênée, te sentant de plus en plus ridicule, tes doigts jouant nerveusement entre eux alors que tu te mordais la lèvre. « Pardon, c'est idiot », tu ris quelque peu. Tu t'embarrassais de plus en plus. « Vous... hm... vous descendez bientôt ? », le questionnas-tu, n'osant plus croiser son regard à présent, le rouge inondant tes joues – pour autant, tu espérais faire durer l'échange un peu plus longtemps.