Je savais que ce jour arriverait. J'ai tout fait pour le repousser mais c'est terminé. L'orphelinat m'a mis dehors. Je les ai suppliés de me garder une nuit, une seule nuit, parce que j'avais nul par ou allait. Faut dire j'ai rien préparé et rien prévu, comme d'habitude. Jusque-là j'en avais rien à foutre, j'étais nourri, logé et autant dire que j'en ai profité. C'est pas que je suis feignant mais...ok c'est un peu ça. Sauf que c'est fini, va falloir que je me bouge le cul et ça ne m'enchante pas vraiment. Qu'est-ce qu'un orphelin cancre de la classe va bien pouvoir faire de sa vie ? J'en sais foutrement rien et j'avoue que c'est pas ce qui me préoccupe le plus. Non ce qui me dérange c'est que je suis sur le pas de la porte, un sac à dos pour seule valise et je vais devoir passer ma première nuit seul, sans lui.
J'ai trop de fierté pour l'avouer, mais je suis terrifié à l'idée d'être loin de lui. Bordel on a jamais été séparé depuis notre rencontre ici. Deux orphelins qui sont devenus des frères et plus encore. Je le considère comme ma famille, je ferais tout pour lui, même si je devais y laisser ma vie. D'ailleurs c'est un peu mon cœur que je lui laisse en m'éloignant de notre foyer, enfin de mon ancien foyer. Mes pas m'ont mené à notre endroit favori. On y a déjà passé quelques nuits ici, c'est un squatte sous un ponton de la plage. C'est pas le plus à l'abri du vent, mais on aime venir ici pour entendre les vagues. Ce soir si je dois être seul je dois fuir le silence. J'ai presque envie d'aller dans un bar mais c'est le fric qui manque, comme toujours tout est une question d'argent. Demain je vais devoir vraiment me trouver un taf et ça c'est pas gagné vu ma réputation ici. En vrai je m'en fais pas pour moi mais pour lui, rester là-bas seul aussi. Je lui ai promis qu'on se voyait demain. Il voulait passer la nuit avec moi et j'ai refusé. Je n'accepterais pas qu'il découche pour mes beaux yeux, même si j'en ai très envie. Non il peut encore profiter d'un lit au chaud et si j'étais lui j'en profiterais. Moi je suis assis face à la mer, mes genoux remontés sur ma poitrine, entouré de ma veste. La nuit va être longue, heureusement j'ai pu piquer quelques bouteilles de soju que j'ai commencé à boire doucement pour les faire tenir.
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Re: Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien. (WooGyu)   Sam 26 Juin - 22:14 
 
Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien.
J'avais l'impression qu'on venait de m'arracher le cœur, d'ailleurs je tirais sur mon tee-shirt, le poing fermé contre ma poitrine alors que de mon autre main je frappais désespérément contre la porte. Il avait fallu qu'ils m'enferment ici, dans cette pièce sans rien où l'on punissait ceux qui se comportaient mal au sein de l'orphelinat. C'était eux qui auraiten dû se retrouver là, pas moi… C'était eux qui venaient de foutre dehors la seule personne qui comptait dans mon existence, qui avait réussi à donner un sens à ma vie et une définition au mot "famille". Ji Hyuk était tout ce que j'avais et il n'était plus à mes côtés désormais. Lui seul dehors, moi seul, enfermé ici. Je sais que ça ne sert à rien de pleurer, personne ne m'entend et personne ne se soucie que je suis en train de mourir de chagrin… Alors je me retourne, mon dos glissant contre la porte jusqu'à ce que je me retrouve assis par terre, sanglotant comme un gamin….
Ils m'avaient permis de quitter la pièce de nombreuses heures plus tard. Il faisait déjà nuit lorsque la vieille acariâtre qui surveillait nos dortoirs m'avait raccompagné jusqu'à mon lit, attendant même jusqu'au moment où je me suis glissé sous les draps avant de repartir dans un bureau attenant. J'avais tout de suite penché la tête sur le côté pour regarder le lit vide à côté du mien. Tous les autres étaient profondément endormi et il ne m'avait pas fallu longtemps pour que je me faufile en dehors des draps et longer le mur, direction la sortie. Je n'avais rien embarqué avec moi, ni sac, ni affaire de rechange, j'avais trop peur de faire du bruit et de me faire capter. Et s'ils me surprenaient à vouloir fuir, je savais que j'allais être bon pour un nouveau passage, beaucoup plus long cette fois-ci, dans la pièce fermée à clef… J'ai entrouvert l'une des fenêtres du couloir pour pouvoir me faufiler à l'extérieur. On avait beau être au premier étage, ce n'était pas ça qui me faisait peur. J'étais animé par un seul but : retrouver la moitié de moi qui était partie ce matin. Je ne savais pas du tout où il avait pu aller et où il pouvait être maintenant, à une heure aussi avancée dans la nuit. J'avais couru jusqu'à en perdre haleine…. Tout d'abord pour m'éloigner le plus possible de l'orphelinat et ne pas être rattrapé et ensuite pour aller dans tous les lieux où je pourrais retrouver Ji Hyuk. Il n'y en avait pas 36. On avait interdiction de sortir de l'enceinte de l'orphelinat alors on l'avait toujours fait en douce et on s'était jamais trop éloigné. L'endroit le plus logique pour moi, c'était là où on avait déjà dormi ensemble durant les nuits d'été : le ponton de la plage. J'entendais le bruit de la mer qui m'appelait et je courais vers elle. Ou plutôt vers lui. Dans le noir, je l'ai vu, sa silhouette se découpant dans la couleur bleutée de l'horizon.
« Ji Hyuk ! Ji Hyuk !! » J'avais hurlé tout ce qui me restait d'air dans les poumons. A bout de souffle, j'ai senti mes forces quitter mes jambes et je me suis retrouvé à genoux, devant lui.
« Ji Hyuk… J'pouvais pas… J'pouvais pas attendre demain… » Il m'avait promis de venir me voir le lendemain mais déjà ces quelques heures, ça avait été l'enfer sur Terre pour moi… « Emmène-moi avec toi…. J'veux pas…. Non, j'peux pas retourner là-bas sans toi….! » J'avais levé mon regard rempli de larmes vers lui. L'enfer, c'était mieux avec lui.
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Re: Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien. (WooGyu)   Sam 3 Juil - 19:54 
 
Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien.
Les heures passent et mon âme trépasse. Le soju m'aide à oublier le froid, mais pas lui, Ki Hoon, ma petite quiche adorée. Bordel quand est-ce qu'on a été séparé la dernière fois ? Surement un jour ou j'avais fait une connerie et j'avais été puni. Hormis ces moments-là je crois qu'il a toujours fait partie de ma vie. C'est faux, mais inconsciemment j'ai occulté tout ce qui était avant notre rencontre. Ce soir c'est le premier soir, le premier d'une longue série. Je tremble rien que d'y penser. Il me manque et je serre un peu plus mes genoux contre moi, laissant des larmes silencieuses couler le long de mes joues. Pourquoi je suis comme ça, autant accro ? Parce qu'il est tout pour toi, mon meilleur ami, mon frère, ma seule famille. Je ne sais pas combien d'heures je suis resté recroquevillé sur moi-même, une bouteille de soju y est passé, ce qui n'est pas suffisant pour me saouler. Pourtant c'est ce que je crois quand j'entends sa voix crier mon prénom.
Non il n'a pas fait pas ça ? Je serre les dents, espérant que ce soit mon esprit qui me joue des tours mais non...il est bien là et je tends les bras vers lui lorsqu'il s'effondre presque sur moi.
Qu'est-ce que tu fais là ?!
Est-ce que je vais l'engueuler ? Plutôt deux fois qu'une ! Est-ce que c'est une façon pathétique de cacher que je suis content de le voir ? Oui...Je ravale mes larmes, mais son regard ne m'aide pas, pas plus que sa demande. Avant de répondre, je l'ai attiré dos à moi, lui offrant la place entre mes jambes et déployant les plans de ma veste autour de lui. Au moins dans cette position il ne peut pas voir le soulagement dans mes yeux et la lueur d'amour qui y brille. Je l'ai serré contre moi, calant ma tête sur la sienne.
Arrête de dire n'importe quoi...Ki Hoon....fait pas l'enfant, t'as un toit la bas et on se verra tous les jours...
Pourquoi je ne suis pas convaincu par mes paroles ? Pourquoi j'ai envie d'accepter de m'enfuir d'ici, de cette ville merdique qui nous a vu grandir ? Rien ne me retient ici, à part lui et s'il veut aller au bout du monde, je le suivrais. Malgré mon envie mes paroles sont celle d'un grand frère, parce qu'il faut bien qu'un des deux joue ce rôle, mais ça ne me va pas. Cependant mes actes sont en contradictions avec mes mots parce que je ne l'ai pas lâché, je ne l'ai pas repoussé pour qu'il rentre bien au chaud. J'en suis incapable et il le sait, c'est tout moi : fait ce que je dis, pas ce que je fais.
Je te garde un peu le temps de me réchauffer, mais après tu files. En attendant boit un coup et arrête de pleurer, y a pas mort d'homme.
Moi égoïste ? Non, mais autant profiter de la chaleur que procure nos corps serrés l'un contre l'autre. Je lui ai mis une bouteille de soju devant le nez, espérant secrètement qu'il accepterait pour éviter qu'il ne fond en larmes. Parce que je ne supporte pas le voir pleurer et je sais pourquoi il pleure, je me doute de quelle pièce il sort pour être dans cet état.
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Re: Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien. (WooGyu)   Ven 9 Juil - 10:37 
 
Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien.
Je ne comprenais pas pourquoi ils n'avaient pas fait preuve de compassion. C'était des bonnes sœurs qui dirigeaient cette institution alors comment c'était possible qu'elles puissent mettre quelqu'un à la porte comme ça, à fermer leur porte et leur cœur à leur prochain ? Qu'est-ce qui m'attendait au dehors si même les enfants de Dieu agissaient ainsi ? J'allais pouvoir me la poser cette question parce que je ne comptais pas remettre les pieds là-bas et que l'inconnu me tendait les bras. Mais dans ce monde tout nouveau où j'avais peur de poser le pied, c'était lui qui me tendait les bras, lui que j'avais réussi à rattraper avant qu'il ne soit trop tard… Parce que j'y avais pensé au fait qu'il soit parti de cette ville, qu'il ait grimpé dans le premier bus pour n'importe quelle destination. Qui ne voudrait pas s'éloigner de cet enfer ? Mais je m'étais raccroché à la promesse qu'il m'avait faite de venir me voir demain. Et Ji Hyuk avait toujours tenu ses promesses quand il s'agissait de moi. Si j'avais autant d'importance pour lui qu'il en avait pour moi, alors il serait toujours là….Et c'est grâce à cette seule et unique conviction que j'avais réussi à le retrouver sur cette plage, notre plage. J'étais à bout de force mais mon cœur s'était remis à battre dans ma poitrine, j'étais là avec lui et c'est tout ce qui m'importait. J'avais peur qu'il me demande de repartir, de regagner cet enfer que j'avais quitté pour le rejoindre, alors je lui criais avec toutes les forces qu'il me restait mon envie de rester auprès de lui. Parce que c'était là qu'était ma place et nulle part ailleurs. Il m'amène contre lui et je sens la fraîcheur de son corps, contraste saisissant par rapport au mien qui brûle après cette course effrénée. Il est gelé et je n'aime pas le voir tremblotant alors je me colle du mieux que je peux pour qu'il puisse profiter de toute ma chaleur. Je remue la tête, les larmes m'empêchent de dire quoi que ce soit pour l'instant. Je reprends ma respiration et je pose ma main sur la sienne, j'avais besoin de ce contact pour lui faire comprendre que maintenant que j'étais là, à nouveau réuni avec lui, je n'allais plus le lâcher.
« Non Ji Hyuk…. Fais pas ça… Me demande pas de retourner là-bas sans toi… J'suis plus un enfant, moi aussi je vais être majeur dans pas longtemps et une fois que je serai dehors, tout ce que je veux c'est être avec toi…. Me demande pas de repartir dans cet endroit… Rien qu'une journée sans toi, j'y… j'y suis pas arrivé…. »
Il y avait de quoi devenir dingue à rester tout seul toute une journée, sans rien avoir à faire d'autre que de penser et de pleurer. C'était pas la première fois que je me retrouvais dans cette pièce mais j'avais toujours tenu le coup parce qu'au final je savais qu'en sortant j'allais retrouver Ji Hyuk…. Mais aujourd'hui, la peur de ne peut-être plus le voir m'avait mis KO. J'avais passé toutes ces années avec lui et on l'avait arraché à moi…. Je serre ma main un peu plus contre la sienne, l'autre acceptant la bouteille de soju qu'il me tend. Je secoue la tête alors que ses mots, ceux-là même que je ne voulais pas entendre, sortaient de ses lèvres.
« Non, Ji Hyuk, je partirai pas. Tu peux m'y ramener de force si tu veux mais tu pourras jamais m'empêcher de revenir vers toi…. »
S'il le fallait tous les jours je m'enfuirai de l'orphelinat. J'étais bientôt majeur, je savais pas ce que je voulais faire de ma vie mais je savais avec qui je voulais être pour affronter le monde adulte.
« Partons d'ici… J'veux quitter cet endroit… On a trop de mauvais souvenirs ici, j'veux…. J'veux en créer des meilleurs avec toi… J't'en supplie, Ji Hyuk…. » Je penche ma tête pour venir sécher la larme qui roule sur ma joue avant de la poser sur la main de celui qui représente tout pour moi. « S'il te plaît…. »
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Re: Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien. (WooGyu)   Jeu 12 Aoû - 23:36 
 
Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien.
C'est affreux mais le sentir tremblant, fiévreux de sa course effrénée, me réchauffe le cœur. C'est comme s'il avait battu au ralenti depuis que j'avais dû m'éloigner de lui. J'ai bien cru qu'il s'arrêterait ce soir, par cette nuit glaciale. Ce qui m'a fait tenir c'est lui et la promesse que je lui ai fait de se voir le lendemain. Parce que c'est pour lui que mon cœur bat. Je ne suis rien sans lui, j'ai jamais été grand-chose, qu'un gamin turbulent. C'est sa présence qui m'a sublimé et rendu meilleur, encore aujourd'hui c'est grâce à lui si je suis là. A nouveau il ne s'en rend pas compte mais il me sauve. Dans cette nuit froid il est le soleil qui me réchauffe, aussi je ne suis pas prêt de le lâcher contrairement à ce que j'ai dit. D'ailleurs lorsqu'il pose sa main sur la mienne, je la retourne et j'enlace ses doigts brulants. J'aime pas qu'il secoue la tête, signe qu'il ne va pas m'écoute. En même temps quand est-ce qu'il m'écoute ? Jamais, soyons honnête. Il n'en fait qu'à sa tête et je ne suis pas mieux. A sa tirade je comprends que je ne le ferait pas changer d'avis et au fond, ces mots me touchent. On a toujours été inséparable mais aujourd'hui j'ai réalisé ce que ça voulait dire d'être en manque, comme si une moitié de moi m'avait été arraché. Cette moitié de quiche c'est lui et je le serre un peu avant de lui murmurer à l'oreille.
Toi aussi tu m'as manqué.
Malheureusement, même si j'ai pas envie de le laisser partir, on doit être réaliste, je dois être réaliste, alors que je sais qu'il n'acceptera pas d'y retourner. Pourtant je dois bien essayer, ça serait égoïste de lui demander de rester et je ne le suis pas autant. Ces mots me blessent et je m’avachis sur lui profitant de notre léger écart de taille pour l'écraser sous mon poids.
T'es vraiment une quiche, tu crois vraiment que je vais t'y trainer par la peau des fesses ?! Et si c'était le cas tu ferais quoi hein ?
Cependant ma plaisanterie ne dure pas, car il reprend et sa demande me retourne l'estomac. Je me redresse en me reculant un peu alors que je vois son visage et sa joue posé sur ma main. Oh non, non, non, pas ce regard là ! Mon cœur ratte un battement et je serres les dents face à sa peine, la mienne me monte au bord des yeux.
Ki Hoon…
J'ai juste pas les mots. J'ai jamais les bons mots quand il s'agit de trouver les bons. Oh pour faire des vannes pourris et jouer les sarcastiques je suis doué. Lorsqu'il faut exprimer ses sentiments ou parler sérieusement, je perds mon latin. La seule chose que j'arrive à faire c'est passer mes bras autour de lui et l'enlacer contre moi, posant ma tempe contre la sienne en le serrant.
Je te suivrais au bout monde, tu sais ça.
J'ai jamais voulu rester ici et comme il dit on n'a aucun bon souvenirs, à part ceux qu'on a créé ensemble, alors du moment qu'on est ensemble qu'importe ou on est. De toute façon ici ou ailleurs nos problèmes resteront les même, l'argent. Sauf que j'ai jamais été du genre prévoyant alors pour l'instant le seul souci que je vois c'est quel bus prend et pour ou ? Tout le reste viendra en temps voulu. Je suis pas vraiment effrayé à l'idée de partir, parce qu'on sera tous les deux et ça c'est l'essentiel.
Ou tu veux aller ? La capital ça te dit ? Si ça se trouve on pourrait devenir des stars, chanteurs, acteurs. T'imagine la belle vie ?
Oui faut toujours que je fasse de l'humour, parce que je gère mal ce genre de situation et surtout il faut que j'arrive à calmer mon cœur qui s'est emballé pour éviter qu'il ne l'entende. Parce qu'en réalité tout ce que je retiens de ces mots, c'est qu'il veut être avec moi et rien ne peut me rendre plus heureux que ça.
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Re: Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien. (WooGyu)   Mar 17 Aoû - 18:28 
 
Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien.
J'étais épuisé par cette journée, par cette montagne russe d'émotions sur laquelle mon cœur avait navigué depuis ce matin. Enfin posé contre lui, j'avais cru que les battements désordonnés de ce cœur qui battait dans ma poitrine allaient enfin pouvoir se calmer, que ma souffrance allait partir juste parce que je l'avais retrouvé. Mais ce n'était pas du tout le cas. Comprendre que Ji Hyuk avait envie de me renvoyer vers l'orphelinat et que je sois à nouveau sans lui me met l'estomac à l'envers. Ses mots me font mal mais je n'ai pas dit mon dernier mot, je suis têtu et il le sait : jamais je n'allais vouloir me décoller de lui. Alors je me défends avec mes armes, je lui sors ma plaidoirie et je prie pour réussir à lui faire changer d'avis. Lorsqu'il me serre contre lui, sa tempe contre la mienne, j'ai peur qu'il ne me fasse ses adieux mais ses mots soulagent instantanément mes craintes. C'était moi qui étais capable de le suivre jusqu'au bout du monde et je soupire de soulagement quand je comprends qu'il ne va pas me laisser repartir à l'orphelinat. Il me garde tout contre lui, là où est ma place. Je rigole à ses bêtises, voilà qu'on était en train de refaire le monde en pleine nuit, à rêver de lumière et de paillettes alors que nous n'étions rien d'autre que deux orphelins enlacés sous la nuit noire. En cet instant, nous n'avions rien, ni toit, ni nourriture, ni endroit où aller et pourtant je ne me suis jamais senti aussi bien qu'en cet instant, libéré des chaînes de l'orphelinat et mon destin lié à celui de Ji Hyuk. Je tourne la tête vers celui que je considère depuis toujours comme mon âme sœur et je pouffe de rire. « Toi, acteur ? Les gens vont rigoler en te voyant sur leurs écrans avec tes petits yeux de fouine…! » Je me retournais vivement pour placer ma tête entre mes jambes pour éviter sa vengeance. Il n'aimait pas qu'on le charrie sur ses yeux qu'on ne voyait presque jamais et j'étais pas le dernier pour l'embêter avec ça. Je finis par relever la tête de ma cachette, appréciant le premier véritable moment de calme de ma journée. J'écoutais les vagues face à nous et je n'arrêtais pas de penser à cette nouvelle vie qui nous tendait les bras désormais. Séoul. Est-ce que les deux grains de poussière qu'on était pouvaient se transformer en étoiles ? Je n'en avais aucune idée mais tout me paraissait possible ce soir. Je me sentais pousser des ailes au point de me relever et de tendre la main vers Ji Hyuk pour qu'il puisse se lever à son tour.
« Prends tes affaires, j'ai quelque chose à te montrer. »
Je l'embarquais à ma suite, serrant fort sa main dans la mienne alors qu'on courait en pleine nuit sur les petits chemins qui menaient au village voisin. Je l'amenais jusqu'à la première bâtisse, endroit où je passais tous mes mercredis et samedis, seule activité que j'avais le droit de faire à l'extérieur de l'orphelinat et qui m'avait clairement permis de ne pas devenir dingue. Ce garage, ça avait été ma bulle d'oxygène depuis 4 ans. J'y apprenais la mécanique, officiellement je n'étais pas payé mais le vieux Lee Kyung Hun me donnait souvent un petit billet en fin de semaine. Parfois je l'aidais à trouver les pannes sur les voitures de ses clients mais surtout il m'avait laissé m'amuser avec l'une des épaves qui avait traîné sur son parking pendant des années. Un vieux combi Volkswagen que je retapais depuis quelques mois. J'ouvrais le grande porte en bois du garage et me glissais silencieusement à l'intérieur, suivi de près par Ji Hyuk à qui je faisais signe de me suivre. Je l'emmenais vers le fond du bâtiment, faisant un grand geste devant ce qui allait nous permettre de quitter cette ville de malheur. « Tadaaaaa ! » J'étais tout sourire devant le van et j'ouvrais la porte du fond pour montrer à Ji Hyuk les quelques aménagements que j'avais fait : un coin où manger avec table et banquette qui se transformait en lit, quelques placards, ce n'était pas le grand luxe mais à mes yeux ça valait un milliard de fois notre chambre à l'orphelinat. « Y avait rien du tout à part un tas de rouille à la base, j'ai tout retapé tout seul. » Je lui racontais souvent ce que je faisais de mes après-midis au garage mais je ne lui avais jamais parlé de ce van parce que c'était une surprise que je voulais lui faire et que j'avais compté lui offrir comme cadeau d'anniversaire pour sa majorité. Malheureusement, je n'avais pas eu le temps de tout terminer, je pensais avoir encore un peu de temps et que les sœurs allaient continuer à garder Ji Hyuk à l'orphelinat mais son départ précipitait les choses.
« Il est à toi. » lui dis-je tout fier, avec un grand sourire sur le visage. « Je voulais te l'offrir pour ton anniversaire… Je voulais que tu m'emmènes loin d'ici le jour où on aurait enfin pu quitter l'orphelinat… » Je m'étais imaginé tant de fois parcourir le pays en sa compagnie et ce jour était enfin arrivé. Même si on avait rien prévu.
« Y a assez d'essence pour tenir 200kms… » rajoutais-je en tenant entre mes doigts le trousseau de clefs devant Ji Hyuk, prêt à le faire tomber dans la paume de sa main. « On y va ? »
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Re: Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien. (WooGyu)   Dim 12 Sep - 22:27 
 
Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien.
Au fond c'est une bonne idée de partir d'ici. J'y ai jamais vraiment réfléchir parce que je vois pas plus loin que le bout de mon nez et du moment que Ki Hoon est avec moi je peux tout supporter. On a pas la vie de rêve mais on est débrouillard, la preuve on arrive toujours à ce faire un billet. Ici ou ailleurs ça ne change rien tant qu'on est ensemble, alors oui s'il veut s'enfuir je le suivrais. Forcement je blague sur ce qu'on pourrait faire. En réalité je suis pas sûr de moi, je pense pas être capable d'avoir une vie normale, j'ai jamais tenu un boulot très longtemps, soit trop irrespectueux, soit trop arrogant et tout ça à cause de mon regard de tueur. J'y suis pour rien moi si les gens me pensent prétentieux dès que je pose les yeux sur eux. D'ailleurs Ki Hoon ne se prive pas par pour me le rappeler. Il a beau se cacher entre mes jambes, ma main vient ébouriffer ses cheveux en râlant.
C'est ça enfonce le clou. De nous deux c'est quand même toi la quiche de service hein !
Quand il relève la tête je lui souris, confirmant par la même occasion que j'ai des yeux de fouine. Je le reprend dans mes bras en silence, réfléchissant à comment on pourrait se tirer d'ici. Je suis un spécialiste pour monter des plans et j'excelle dans l'improvisation. Mon seul talent c'est de me sortir de n'importe quelle situation avec un aplomb qui en agace plus d'un. Véritable caméléon ambulant, sauf que c'est pas un métier, enfin pas dans la légalité. Enfin je suis confiance pour l'avenir, on s'en sortira, comme on l'a toujours fait. Aussi je fermes les yeux, préférant apprécier le moment sans me poser de questions. On verra bien demain, tant que je suis avec lui tout ira bien, de ça j'en suis sûr.
Lorsqu'il se dégage de mon étreinte et se lève, je lui lance un regard interrogatif. J'acquisse à sa demande, attrapant sa main pour me relever. Je fourre les bouteilles de soju dans mon sac que je passe sur une épaule avant de le suivre.
Ou est-ce que tu m'amènes ? Qu'est-ce qu'il a de si urgent pour que t'ais le feu aux fesses ?
Je me regarde derrière nous, me demandant ce qu'il fuit et surtout ou on va ? Est-ce qu'il connait un endroit ou passer la nuit au chaud ? Impossible qu'il connait un tel lieu et que moi non. Bon on n'est pas tout le temps ensemble mais quand même, les rares fois où on est séparés c'est qu'on essaye de gagner trois sous, lui au garage et moi….Bref, quand on arrive devant le fameux garage je fronces les sourcils.
Qu'est-ce qu'on fait là Ki Hoon ? Tu vas me le dire à la fin ?
Il ne me répond toujours pas et je sais que ça sert à rien de le cuisiner. C'est clairement le plus têtu, même si j'ai la tête dure, lui c'est une autre paire de manche, même si je lui fais les yeux de chien battu, il ne me dira rien. Je suis donc le mouvement quand on arrive devant ce combi, j'arrondis les yeux. C'est surement la fois de sa vie ou il a du voir mes yeux aussi ouvert et cette expression sur mon visage.
Ki Hoon ? Euh…
J'ai pas les mots et je l'observe me faire la visite de ce qui semble être notre nouveau foyer. Je suis abasourdi à chaque nouvelle phrase. Il a tout fait tout seul, pour moi, pour qu'on part ensemble, tout ça me semble irréel. Je n'aurais jamais cru avoir accès au bonheur et pourtant il me met au creux de la main. Si j'ai pas eu la moindre réaction depuis le début, pensant que tout ça était trop beau pour être vrai, mon sourire apparait alors que je le prend dans mes bras.
Bordel Ki Hoon, qu'est ce que je serais sans toi ?!
La réponse est évidente : rien.
Merci, c'est le plus beau cadeau que j'aurais pu imaginer.
Je le serre contre moi, ravalant les larmes de joie qui ont envie de s'écouler. J'ai jamais pleurer, en tout cas jamais devant lui et ça commencera pas aujourd'hui. Pour essayer de détourner son attention je fais le tour du van, en m'exclamant à chaque truc que je vois. L'installation est spartiate mais c'est notre chez nous, notre nouvelle maison et ça à mes yeux ça n'a pas de prix. Je fais tinter les clés dans ma main, en lui lançant
En voiture Simone ! C’est moi qui conduis, c’est toi qui klaxonne.
J'ai pas réellement le permis de conduire, c'est un faux que m'a fournis le gang mais c'est pas grave. Rien à faire d'eux, ni des bonnes sœurs, ni de la terre entière. On part avec rien et c'est pas grave tant qu'on est ensemble. 200 kilomètres, ça nous permet par d'atteindre Séoul et c'est pas grave, le vent nous portera et on trouvera bien un moyen de remettre de l'essence. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, on a sorti le combi et prit la route, musique à fond quitte à réveiller tout le monde. Je veux que tout le monde sache qu'on part, qu'on se tire de ce bled pourri.
Direction la bonheur !!
Je sais pas trop combien de temps on a roulé, avec l'excitation aucune de nous deux n'avaient sommeil et on avait décidé d'aller la voir la mer. On a dû s'arrêter pour se repérer et finalement on y est arrivé à l'aube. J'avais jamais vu de levé de soleil aussi beau. Est-ce que c'est parce qu'on le regard depuis l'arrière du combi, est-ce que c'est la plage, ou simplement le fait d'être seul sur ce parking avec lui ? J'en sais rien mais je ne me suis jamais senti aussi heureux de toute ma vie, comme si c'était une nouvelle vie qui commence, une renaissance.
C'est le plus beau jour de ma vie Ki Hoon et c'est grâce à toi, merci.
Je lui ai embrassé le front en le serrant contre moi, prêt à m'endormir contre lui devant l'aube qui peint le ciel de milles couleurs. C'est pas la première qu'on dort ensemble mais cette fois ci il y a un vent de bonheur. .
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Re: Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien. (WooGyu)   Lun 13 Sep - 20:07 
 
Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien.
Tout ça n'était pas prévu. Jamais, même dans mes rêves les plus fous, je n'aurais pensé à m'enfuir ce soir d'ici. Le van n'était pas vraiment prêt, le confort était plus que rudimentaire mais tant pis, ça allait devoir faire l'affaire. Je ne m'en faisais pas, j'avais besoin de peu, du moment qu'on avait un toit au-dessus de nos têtes en cas de pluie, c'était tout ce qui comptait. Et bien sûr : que Ji Hyuk soit à mes côtés. Le reste, on arriverait bien à faire sans, de toute façon on était habitué à se contenter de peu lui et moi depuis qu'on était tout petit. Je savais qu'on allait traverser des galères mais on en avait déjà traversé tellement ensemble que plus rien ne nous faisait peur. Nous deux contre le reste du monde, tout pouvait s'écrouler autour de moi tant que je pouvais m'accrocher à Ji Hyuk tout irait bien.
Pour l'instant, c'est lui qui s'accroche à moi et, même s'il essaye de le cacher, j'avais bien vu ses yeux s'humidifier après lui avoir présenté mon cadeau à quatre roues. Sa réaction me touche vraiment parce qu'ils étaient précieux ces moments où je pouvais apercevoir tant de choses dans son regard. Et pas uniquement à cause du fait qu'on ne voyait jamais rien à cause de ses petits yeux hein….! Ji Hyuk restait souvent impassible, il avait réussi à se forger une carapace que je lui enviais car moi, malgré toutes ces années à l'orphelinat, je n'y étais jamais parvenu. Mais ce soir, il semblerait que j'avais réussi à la fendre cette carapace et ce qui me rendait encore plus heureux, c'est que je savais que j'étais le seul à avoir ce superpouvoir.
Je fais comme si de rien était pour ne pas le mettre mal à l'aise et je continue de lui faire faire le tour du propriétaire, ce qui est plutôt rapide. Je souris à ses blagues pourries et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, on avait installé nos deux culs sur les sièges avant du véhicule, direction la liberté. Ou le bonheur selon Ji Hyuk.
Malgré la route de nuit, je n'avais jamais été autant éveillé de toute ma vie. Cette folie qu'on était en train de faire, peut-être qu'un jour on allait le regretter, peut-être qu'à un moment j'allais me mordre les doigts de l'avoir inciter à s'enfuir avec moi. J'étais encore mineur, je m'étais échappé de l'orphelinat, c'était comme s'il m'avait kidnappé. Est-ce que la bonne sœur qui surveillait le dortoir la nuit avait déjà remarqué mon absence ? Est-ce qu'elle avait signalé ma disparition aux flics ? Est-ce qu'on était déjà recherchés ? Ma tête était inondée de mille questions et c'est seulement lorsque Ji Hyuk coupa le moteur sur le parking d'une plage déserte que je mettais toutes mes peurs de côté. Oui, les problèmes allaient nous assaillir de toutes parts, oui on allait avoir sûrement gens lancés à nos trousses mais là, tout de suite, je m'en fichais. On s'était posé à l'arrière du combi, regardant le monde qui se réveillait devant nous, le soleil qui colorait de ses teintes rougeâtres le ciel qu'il semblait manger petit à petit. La mer était calme, tout comme le rythme de mon cœur enfin apaisé. On avait bien mérité ce petit moment de pause hors du temps. Il faisait frisquet et je me blottissais contre la chaleur réconfortante de Ji Hyuk allongé à côté de moi. Quoi de mieux comme première nuit que de s'endormir avec le soleil qui allait caresser nos visages de ses rayons ?
Je souriais en entendant les mots de Ji Hyuk arriver à mes oreilles. J'étais heureux d'être le responsable de ce bonheur, je savais qu'au final, on avait pris la bonne décision. Moi qui étais venu me blottir contre son cou, je relève légèrement la tête pour apercevoir chaque trait de son visage que je connaissais par cœur. Maintenant que nous étions libres, est-ce que j'allais arriver à trouver le courage nécessaire pour dire ce que je taisais depuis si longtemps ? Je me sentais habité d'une assurance toute nouvelle alors que nos regards se croisaient. Mais cela ne dura pas bien longtemps, comme à chaque fois que ses yeux se posaient sur moi, il m'intimidait. Je me mordais la lèvre, soupirant légèrement par pure frustration mais je me collais à nouveau à lui. Ma jambe passa par dessus la sienne tout comme ma main qui vint entourer son flanc pour se poser dans son dos.
« J'veux vivre avec toi pour toujours… » lui murmurais-je avant de sombrer dans le doux pays des rêves…
-- FIN --
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Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien. (WooGyu)