Sun-Hi gara sa voiture sur le parking des écuries. Elle venait de déposer Hyo Jin à l’école et se demandait comment sa fille pouvait à tel point aimait y aller. Dans ses souvenirs, elle avait toujours trainé des pieds pour aller à l’école, préférant de loin vadrouiller dans les écuries. Hyo Jin, elle, adorait apprendre et surtout retrouver ses copines. Sur ce point, elle ressemblait à son père, Jung Su s’était toujours montré plus sociable qu’elle. Sun-Hi soupira avant de sortir de sa voiture. Elle fit claquer sa portière, énervée de ne pas avoir encore réussi à tourner la page. Depuis qu’elle avait appris son accident, elle pensait régulièrement à lui et cela avait tendance à jouer avec ses nerfs. Heureusement, un jolie boule de poils s’approcha d’elle pour lui changer les idées. Il s’agissait d’un jeune chiot qu’elle avait récupéré à la spa, il ne ressemblait pas à grand-chose pour le moment, l’animal était suivi par une chienne plus âgée lui aussi sorti du même endroit. « Vous me faites toujours la fête, comme si j’étais partie depuis des années, alors que ça ne fait même pas une heure. » Alors qu’elle caressait les chiens qui répondaient au doux nom de Lucifer dit lulu et Minnie, quelque chose lui fonça dans le dos. Sun Hi grimaça avant de se retrouver tête à tête face à une adorable chèvre naine. « Lily ! Ça fait mal ! » râla t’elle avant de la caresser entre les deux cornes. Un peu plus loin se trouvait un énorme cochon, bien trop intéressé à gratter la terre pour s’intéresser à l’arrivée de la jeune femme. Sun Hi adorait son petit monde, ici, tout le monde vivait en paix, ou du moins essayait et pour le moment ça fonctionnait assez bien.
La jeune femme quitta la cours pour partir en direction des écuries, elle salua ses deux employés qui étaient déjà affairés. Ils s’étaient déjà vu ce matin et avait partagé un copieux petit déjeuner. Sun-Hi y tenait, c’était un travail d’équipe et passer des moments ensemble leur permettaient de créer des liens. Jung Ran était occupé à faire les cuirs, il les faisait très régulièrement, comme tout les autistes, il avait besoin d’habitude, et faire les cuirs en faisait parti. Sun Hi ne regrettait pas de lui avoir offert sa chance, ce n’était pas facile tout les jours, mais il y arrivait de mieux en mieux et c’était le principal. Joo Hee, elle, préparait un cheval qui partirait bientôt à la vente. Sun Hi ne pouvait pas garder tout ses pensionnaires. Parfois, certains chevaux qu’elle sauvait et qui étaient aptes à faire le bonheur d’un autre cavalier étaient vendu pour qu’elle puisse continuer à s’occuper des autres. Sun Hi gardait uniquement ceux qui ne pouvaient pas être placé et pour le moment elle avait une bonne vingtaine. Son chemin l’entraîna vers le bout de l’écurie ou une tête connu l’attendait. Star l’observait de son regard intelligent. Elle posa avec tendresse sa main sur son chanfrein et grimaça. Elle avait encore du mal à le voir dans cet état, mais Star était passé si près de la mort qu’il ressemblait encore à un cheval en fin de vie. Il était tiré d’affaire, mais il était encore maigre et peinait à gagner de l’état. Des escarres dus aux sangles qui l’avait maintenu étaient encore présent sur son corps, mais ils étaient quasiment guéri. La jeune femme prit le temps de lui faire ses soins. Elle commença par le brosser, puis s’occuper de l’étirer comme lui avait montrer son ostéopathe. Elle massa ses muscles endoloris et termina par lui enlever ses bandes de repos. La jeune femme claqua sa langue contre son palais et sorti du box en compagnie de Star. Il boitait encore, mais c’était tellement mieux qu’avant. Il risquait de boiter toute sa vie, mais ce n’était pas si grave, car la boiterie qu’il lui restait n’était plus douloureuse. Avec le temps et une reprise de muscle, sa boiterie disparaîtrait peut-être… Seul le temps le dirait. Star suivait docilement Sun Hi, derrière lui, un petit poney caracolait. Cookie était un véritable suave qui aimait jouer au chef des écuries, c’était surtout un compagnon qui permettait à Star de ne pas trop s’ennuyer. Elle amena les deux équidés dans un petit paddock et les laissa plonger dans l’herbe grasse du printemps.
1 heure plus tard, Sun Hi finissait son cours avec une jeune fille atteinte de la maladie de Dawn. « Tu lui fais un gros câlin. » La jeune fille s’étendit et entoura ses bras autour de l’encolure massive de la jument tacheté. Kelly était une vielle irish cob que Sun Hi avait sauvé 5 années plus tôt et elle lui rendait bien. Elle était devenue un de ses meilleurs chevaux de thérapies. Douce, sensible, et attachante, la plupart de ses élèves l’adorait. Elle l’utilisait toujours avec les personnes ayant besoin de sérénité, elle leur apportait un véritable cocon de tendresse et cela les aider à se détendre.
Alors qu’elle faisait coucou à son élève qui s’en allait en voiture avec sa maman, un nouveau véhicule arriva sur le parking. La jeune femme jeta un rapide coup d’oeil à sa montre, il était un peu avant 11h. Il devait s’agir de son tout nouveau patient. L’hôpital l’avait appelé pour lui demander si elle avait de la possibilité, il s’agissait d’un ancien sportif en manque de confiance et avec de gros problèmes pour se souvenir de sa vie. Sun Hi devait intervenir pour qu’il reprenne confiance en lui, mais elle ignorait de qui il s’agissait, car elle préférait ne pas avoir de préjugés. Elle découvrait la personne quand elle se présentait devant elle. Sauf qu’aujourd’hui, elle aurait sûrement préféré le savoir, ce qui lui aurait permis de le refuser. Quand elle le vit sortir de sa voiture, elle le reconnu dans l’instant, sans qu’il est besoin de tourner son visage… Elle connaissait si bien sa silhouette qu’elle aurait pu la dessiner les yeux fermés. Enfin si elle savait dessiner, ce qui n’était pas du tout le cas. Sous le choc, elle resta immobile pendant de très longues secondes à l’observer s’avancer vers elle. Elle s’entendait son cœur tambouriner dans sa poitrine, tandis que son esprit lutté pour reprendre le contrôle. Son aide vint d’une tête bien connue, lily, la chèvre naine qui lui fonça dessus… Battue par un homme, elle détestait et agressait souvent ceux qui arrivaient aux écuries, raison pour laquelle, elle était souvent dans son enclos. Sauf qu’en tant que gentille chèvre qui se respecte, Lily était la reine de l’évasion. Sun Hi reprit donc contact avec la réalité en voyant Lily essayait de tester ce nouvel individu. « Pardon, excusez moi, elle a un sale caractère. » dit-elle en attrapant la bestiole par le collier.
mais qui va là?:
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Re: Nothing can stop your destiny   Ven 4 Juin - 22:29 
Six mois dans le coma n'ont pas eu raison que de ma mémoire, j'ai perdu énormément de muscles et j'ai mis du temps à pouvoir me lever. Têtu comme je suis j'ai voulu aller plus vite que la musique, résultat les infirmières ont dû me ramasser plusieurs fois et elles m'ont même menacé de m'attacher au lit si je ne prenais pas plus soin de moi. Il a fallu plusieurs semaines avant que je puisse quitter l'hôpital. J'ai dû faire des séances de kiné pour retrouver ma tonicité musculaire, j'ai dû habituer mon corps à manger à nouveau. Autant dire que j'ai passé les pires semaines de ma vie. C'est peut-être parce que je ne me souviens de rien avant, mais être obligé de se faire laver comme un handicapé a été dur moralement. Pourtant le pire reste l'amnésie, je passe mes nuits à essayer de me souvenir et il n'y a rien, rien que les images de l'accident. C'est le seul souvenir que j'ai et je peux le décortiquer image par image. J'entends les antérieurs de Star cogner la barre, je sens notre équilibre vacillé et le sol arrive au ralenti. Chaque fois je finis en cris de larmes, recroquevillé sur moi-même en hurler silencieusement, priant pour remonter le temps, éviter ma faute de main et la catastrophe qui a suivi. Je me sens coupable car si moi je suis encore là, dieu seul sait ou est Star.
Dans cette quête mes parents ne m'aident pas. Ils refusent même que je ré-approche un cheval. Ils veulent aussi que je revienne vivre avec eux. Bien entendu j'ai tout refusé. Impossible pour moi d'accepter ce qu'ils me demandent. J'ai beau ne me souvenir de rien, je sais au plus profond de moi : ma vie pour les chevaux. Les infirmières l'ont bien compris, c'est d'ailleurs après une énième dispute avec mon père qu'elles m'ont confié travailler avec centre d'équithérapie qui pourrait surement m'aider. Même mon psy m'a encouragé, c'est pour ça que je suis en route vers ce refuge, seul lieu qui peut accueillir l'homme perdu que je suis.
En arrivant je suis un peu stressé et si j'avais tout oublié concernant les chevaux. Les médecins sont confiants, mais pas moi. De toute façon je suis là donc autant aller jusqu'au bout de l'idée. Dès que je sors du véhicule je vois une chèvre arriver en courant vers moi. J'écarquille les yeux, ne sachant pas trop si je dois avoir peur ou pas. Contrairement à ce que je pense, celle-ci ne s'attaque pas à moi, mais à mon capot, sur lequel elle met ses deux pattes avant. Je ne sais pas ce qu'elle compte faire et je me dirige vers elle pour sauver ma voiture de ses coups de dents. Visiblement elle n'apprécie pas spécialement les hommes puisqu'elle me bouscule et se met à me mordre le pantalon.
Oh non, non, non, pourquoi tu veux me manger ? Je t'ai rien fait ?
J'essaye de la repousser gentiment en posant ma main entre ses cornes, ce qu'elle n'apprécie pas et secoue la tête me faisant reculer un peu. Décidément ça commence bien, à peine arrivé et déjà agressé par une chèvre. Je savais qu'elles faisaient de bons gardiens mais je n'y avais jamais été confronté. Heureusement une jeune femme s'approche et me sauve de cette petite furie.
Euh, je vois ça. Ma tête lui revient pas on dirait. Pourtant je te jure que je suis gentil...
Je m'adresse à la chèvre, lui tendant la main pour qu'elle la sente dans l'espoir de faire ami ami. Je me relève en m'inclinent pour me présenter avant de continuer avec un sourire gêné. Je ne sais pas pourquoi mais son regard me perturbe. Elle a une lueur que je ne comprends pas dans les yeux et je me sens mise à nu face à elle. Est-ce que c'est normal que mon cœur s'emballe ? Est-ce qui m'arrive ?
Bonjour, je m'appelle Lim Jung Su. Je viens pour....Enfin j'ai rendez-vous avec Madame Bak Sun Hi.
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Re: Nothing can stop your destiny   Sam 5 Juin - 18:45 
Le temps était magnifique, les prés étaient en herbe, les papillons se promenaient de fleurs en fleurs et les abeilles bourdonnaient gaiement voyageant à travers champs chargées du précieux pollen. C’était une époque ou la joie et la bonne humeur ne me quittaient que très rarement. La nature possédait depuis toujours un véritable pouvoir sur mes émotions et j’étais certaine que l’homme s’en était trop écarté, que notre bonheur se trouvait étroitement lié à ceux qui poussent et vivent autour de nous. Les chevaux possédaient une véritable force d’attraction, ils étaient un lien entre l’humain et la nature, un passage secret permettant de se reconnecter aux choses essentielles. Savoir prendre son temps, écouter, accepter les échecs et apprécier les victoires même les plus petites. Cette journée aurait donc du être parfaite, c’était en tout cas ce que je m’étais dis en m’ouvrant mes volets, mais le destin semblait bien décider à se jouer de moi. Des années que je me battais pour tenter de l’oublier, pour essayer de passer à autre chose sans jamais y arriver et voila qu’il débarquait chez moi, comme ça, après tant années. Mes émotions étaient partagées entre la colère, l’incompréhension et la curiosité. Que faisait-il là ? Pourquoi après tout ce temps ? Comment l’avait-il su ? Mais rapidement une seule question s’imposa à mon esprit : Savait-il pour Hyo Jin ? Mes questions furent rapidement balayés quand sa voix brisa le silence. Aussi douloureux que cela puisse être, c’était aussi libérateur… Mon esprit reprit possession de mon être et me ramena à la réalité. Tandis que je reprenais peu à peu le contrôle de mes émotions et celle de cette satané chèvre fantasque, je comprenais que Jung su n’était pas là pour moi. En tout cas pas pour voir son ex petite amie, il était là pour l’éducatrice. L’hopital m’avait appelé une semaine plus tôt pour me demander si j’avais de la disponibilité pour un patient ayant subit un grave traumatisme et une perte de mémoire. Sauf que bien évidemment, je n’avais pas fait le lien avec lui. Pourtant, l’infirmière m’avait bien précisé qu’il était cavalier. Quelle idiote ! Pourquoi avais-je accepter. Maintenant qu’il était là, je me voyais mal lui dire de remonter dans sa voiture et de ne jamais revenir ici…. EN vérité, même si une partie de moi me pousser à le faire, l’autre partie, la plus importante avait envie de lui tendre la main. Cela m’énervait encore plus, pourquoi avais-je envie de l’aider après tout ce qu’il m’avait fait vivre… Sûrement à cause de ce regard que j’aimais tant, même après toutes ces années, il n’y a cependant plus cette fougue, juste de la tristesse et de l’incompréhension, un peu comme un enfant perdu dans une ville bien trop grande pour lui. Non, je ne pouvais pas le renvoyer, c’était impossible, j’en étais incapable, alors je fis la seule chose dont je me sentais capable l’accepter dans mon univers tout en craignant qu’il n’y prenne trop de place. « C’est moi, je suis Bak Sun Hi et voici Lily. Excusez la pour son comportement, elle a du mal avec les hommes... » laissa échapper la jeune femme en tenant la chèvre par son collier qui se cabrait sur ses deux pattes pour essayer de foncer de nouveau sur son agresseur. « Je vous demande deux petites secondes... » J’entraînais Lily derrière moi et la laissait dans son enclos en compagnie d’autres chèvres, il n’y avait plus qu’à espérer qu’elle reste plus de cinq minutes dans son enclos. « Suivez moi, on va commencer. »
Je détestais plusieurs choses de la vie, mais perdre le contrôle était sûrement en haut de la liste, ça me terrorisait. Alors je me décidais de m’en tenir au programme que j’avais établi pour lui, sans savoir de qui il s’agissait. « Je vais vous présenter votre professeur du jour. » laissais-je échapper en attrapant un licol dans la sellerie. « Je ne sais pas si on vous a expliqué ce que je fais ici. Je ne soigne pas, du moins pas comme on l’entend. SI on est ici, c’est pour retrouver des sensations, ouvrir ses perspectives, et peut-être se reconnecter avec soi. On laisse le temps aux choses... » dis je avant de m’arrêter à côté d’un paddock. « Voici Jim, c’est un ancien cheval de compétition, il a accompagné l’équipe coréenne de voltige aux jeux olympiques, il y a quelques années déjà. Il s’est blessé et ne peut plus porté autant de monde qui le faisait. Sa propriétaire a entendu parlé de nous par son vétérinaire et a décidé de l’offrir à l’association. Depuis, c’est le préféré de beaucoup de mes élèves. » Jim c’était la force tranquille, il était immense, 1M85 au garrot, une carrure assez impressionnante et pourtant il n’en jouait jamais. « Tenez. » D’un geste je lui tendais le licol. « Premier exercice du jour, rentrer dans le paddock, l’attraper et le ramener. » dis-je avec un petit sourire aux coins des lèvres. « Si ça va mal, je ne suis jamais loin. » laissais-je échapper en passant de l’autre côté de la clôture. Au milieu du paddock, le grand Jim observait ce nouveau venu. Il resta immobile, ses oreilles pivotants, d’ici, il ressentait sûrement toutes les émotions de Jung Su. C’était ça la grande force des chevaux, cette capacité à ressentir vos émotions avant que vous ne les compreniez, sans jamais vous juger.
mais qui va là?:
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Re: Nothing can stop your destiny   Dim 20 Juin - 16:28 
J'ai beau être adulte, j'ai parfois l'impression de devoir tous réapprendre. Ce qui est inné par contre c'est cette capacité à lire le langage corporel des gens, c'est perturbant car j'ai toujours l'impression que mon inconscient comprend quelque chose qui m'échappe. Du coup je me fis beaucoup à mon instinct depuis que je suis sorti du coma, comme à cet instant. Je n'arrive pas à mettre de mot sur l'émotion que je ressens, j'ai des palpitations, je me sens à la fois gêné, soulagé et bien. C'est déstabilisant car c'est la première fois depuis mon réveil que je ressens cela et je ne sais pas trop comment réagir. Ma seule option c'est de me fier à mon instinct et celui-ci me dit que je peux faire confiance à Sun Hi. Je l'observe raccompagné la Lily la coquine
Je la suis sans un mot, observant par la même occasion les installations. En plus de l'enclos de la chèvre, j'ai vu un cochon et les près ne sont pas remplis, mais j'aperçois plusieurs locataires. Je n'ai pas l'occasion de voir les chevaux présents en box mais en passant à proximité, l'odeur de l'écurie fait tressaillir mon cœur. Si jusque-là je l'avais que des paroles pour m'expliquer ma passion, à ce moment c'est une vague de bonheur qui m'envahit. Je savais au plus profond de moi que je ne pouvais pas me passer d'équidés dans ma vie, comme si mon destin était lié à eux, le soubresaute de mon cœur n'était qu'une confirmation. J'ai bien fait de venir là et j'espère que ça m'aidera à retrouver la mémoire de toutes ses années perdues. Parce que c'est bien ça ma plus grande crainte, d'avoir oublié comment faire avec les chevaux. Les médecins sont confiants car je n'ai pas oublié comment lire, écrire et compter. Ils disent que les enseignements comme l'équitation ont dû rester, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Je serais rapidement fixé.
J’acquisse lorsqu'elle m'explique le but de son établissement. Je croise son regard, dans lequel j'arrive à percevoir la passion qui l'anime. Le mien doit être rempli d'admiration, j'ai pourtant détourné les yeux suivant son regard vers le cheval qu'elle me présente. Je suis surpris alors qu'elle me tend le licol, j'ai quelques secondes d'hésitations avant de prendre ce qu'elle me donne.
Euh, ok...je...
Mon regard alterne entre le cheval et elle qui entre dans l'enclos. Mes yeux se baissent sur le licol à la recherche d'un souvenir. Rien me vient et je panique un peu. Je n'ai toujours pas bougé, serrant un peu plus le licol. Je sais que je ne dois pas me mettre de pression, les médecins n'arrêtent pas de me dire que mes souvenirs reviendront petit à petit, qu'il ne faut pas que je les brusque. Je sais ça et pourtant je ne peux pas m'empêcher de m'en vouloir. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits et la rejoindre.
Je...je peux le faire.
Une phrase que je me dis à moi-même, plus qu'à elle. Je m'avance d'ailleurs vers Jim, qui m'observe avec sa tête massive et son regard perçant. Au plus je m'avance, au plus ma respiration s'accélère, mélange entre l'anxiété et la peur de ne pas arriver à faire ce simple geste. En arrivant près de lui, je lui tends la main, comme j'ai fait pour Lily précédemment. Foncièrement gentil Jim vient la sentir, ses deux oreilles pointées vers moi. J'arrive à venir lui caresser la joue sans le quitter du regard. Il approche son nez du licol comme pour vérifier qu'il a bien compris ce que je veux faire.
Oui je dois te passer ça, tu veux m'aider ? Je ne suis pas sûr de me souvenir de comment on fait.
Je lui parle comme s'il pouvait me comprendre et bizarrement cela me semble naturel ce qui me fait sourire. Je termine de le grattouiller avant d'observer à nouveau le licol pour trouver le sens. Jim vient colle sa tête contre moi, comme s'il était impatient ou qu'il voulait m'aider.
Pardon mon grand, je ne suis pas doué.
Je décide de lui passer la longe autour du cou dans un premier temps et inconsciemment je prends place à côté de lui tout en bataillant un peu avec le licol, dont j'ai l'impression de comprendre le fonctionnement.
Ok on met le nez la dedans c'est ça Jim.
Je lui présente et comme pour confirmer il approche un peu sa tête. J'arrive à lui passer le licol et à le boucler par réflexe. Je reste perplexe de mes gestes, je suis d'ailleurs accroché au bout la longe l'observant en me demandant si c'est vraiment ça la mémoire musculaire. Je relève mon regard vers Sun Hi et je lui souris, reconnaissant envers elle et Jim. Je ne m'attendais pas à y arriver si facilement, mais je me doute que la suite ne sera pas aussi simple. D'ailleurs je n'ai toujours pas fait un pas, les doigts un peu crispé sur la longe. C'est Jim qui m'a entrainé vers elle et j'ai suivi.
Marchant au niveau de l'épaule du cheval, j'ai laissé la longe très longue, c'est plutôt lui qui me promène que l'inverse et je ne fais rien contre, car que mon cœur est déjà comblé d'être près d'un cheval, d'avoir réussi quelque chose. J'ai un sourire de gamin, alors que je lui caresse l'encolure en l'alternant mon regard entre lui et Sun Hi dont on se rapproche. C'est donc ça le pouvoir des animaux, cette capacité à nous transcender sans que l'on s'en rendre compte.
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Re: Nothing can stop your destiny   Dim 27 Juin - 19:04 
Mes émotions ne savaient pas sur quel pied danser, moi non plus d’ailleurs. J’étais perdue entre l’idée de lui dire de partir et celle de comprendre pourquoi il avait choisi de me laisser tomber après tout ce que nous avions vécu et ce que nous nous étions promis. Il me manquait des pièces dans le puzzle de ma vie, il les avait emportées avec lui en me laissant tomber comme si je n’avais jamais compté pour lui. Alors, oui, je voulais comprendre pourquoi... Comprendre cette histoire qui n’avait plus aucun sens pour moi désormais. Puis, il y avait aussi la colère, mais celle-ci demeurait minime. Trop d’années s’étaient écoulées pour que je souhaite me venger et de toute façon cela ne me ressemblait pas. Deux choix s’offraient donc à moi : lui dire de partir et refuser de travailler ou accepter de le recevoir, faire mon boulot et être professionnel. D’une certaine manière, Jung Su avait de la chance, si mon père avait été là, il l’aurait remis dans sa voiture sans ménagement, moi j’en étais incapable, toujours soumise aux sentiments que j’avais pur lui et qui refusaient de s’en aller, malgré toute l’énergie que j’avais mise pour les faire disparaître. Et puis il y avait autre chose, malgré toute la douleur qu’il m’avait fait subir, je connaissais sa passion pour les chevaux, ce sentiment d’une force incroyable qui vous étreint le cœur à chaque fois que votre regard croise celui d’un cheval. Tout comme moi, sa vie était liée aux chevaux, et si je pouvais l’aider à reprendre confiance en lui pour qu’il puisse de nouveau s’occuper d’un cheval, voir remonter, je n’allais pas m’en priver. Le choix était donc fait, je l’aiderai, en espérant réussir à garder mes sentiments de côté.
Je sens bien qu’il remarque que mon comportement est étrange, il va me falloir du temps pour faire comme si de rien était. Je n’ai jamais été bien doué pour cacher mes sentiments. À vrai dire, j’en ai même toujours été incapable… Il n’y plus qu’à espérer qu’il n’y prête pas trop d’attention, mais quelque chose me dit qu’il n’a pas changé à ce point de vue et que je risque bien d’avoir quelques moments difficiles dans les jours à venir. Pour le moment, cependant, j’arrive à commencer ma séance sans trop de mal. Le pré qui accueille Jim n’est pas bien loin et l’hongre alezan y broute paisiblement. Le plus souvent, tous mes chevaux sont en groupe, mais quand quelqu’un vient pour la première fois, je prends soin d’isoler le cheval que je vais lui confier, afin de lui éviter de devoir passer dans un troupeau. Surtout qu’ici, la plupart sont des pots de colle qui auraient vite fait d’entourer le nouveau venu et de l’effrayer. Accoudée à la barrière en bois, j’observe la scène. Il se débrouille bien, même s’il galère à trouver le sens du licol. En tout cas, malgré son appréciation, il n’hésite pas à s’approcher du cheval et à lui passer le licol. Inconsciemment, il s’est placé au bon endroit, a fait les bons gestes, signe que ses souvenirs ne sont pas perdus, ils sont justes enfouis.
« Parfait » dis-je alors qu’il se rapproche de moi. Doucement, j’ouvre la porte du paddock pour les laisser sortir. « Tu peux prendre la longe un peu plus courte, il doit marcher à hauteur de ton épaule, là, c’est un peu lui qui mène. » Je pose ma main sur la grosse tête de Jim et me met à lui gratter entre les oreilles. « Dis donc Jim, tu ne te moquerais pas un peu de notre nouveau pensionnaire. » Je me décale un peu pour les laisser passer. « En te mettant à côte de son épaule, ça te permet d’avoir un œil sur lui, s’il est derrière toi ça peut être dangereux et s’il est devant aussi. L’endroit où tu as le plus de contrôle, c’est toujours à hauteur de son épaule. Tu dois toujours faire attention à ne jamais entourer la longe autour de ta main et la laisser détendue. Voilà, je crois que j’ai tout dit, on peut continuer. »
Doucement tout en gardant en regard sur lui, j’avance en direction de l’aire de pansage. Celle-ci ne se trouve pas très loin et on y arrive rapidement. J’attrape la longe et lui montre rapidement comment faire le nœud d’attache avant de lui donner une brosse dans la main. « Désolée si je parais indiscrète, mais je sais que vous possédez des écuries, pourquoi venir ici ? » La question me titille depuis qu’il est arrivé, s’il veut être au contact des chevaux, il a l’embarras du choix, dans des infrastructures bien plus sympathiques que celle que nous possédons ici. « Vous semblez bien remis physiquement. Vous avez essayé de remonter ? » Poser des questions faisaient partie de son métier, le cheval lui permettait d’obtenir des réponses plus facilement.
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Re: Nothing can stop your destiny   Sam 3 Juil - 19:59 
A sa question, j'esquisse un léger sourire un peu gêné. Alors elle sait qui je suis, peut être mieux que moi-même. Qu'est-ce qu'elle sait, est-ce qu'elle sait que je suis un ancien cavalier pro, visiblement elle connait l'écurie que tient ma famille et dont je dois reprendre la direction. Mon nom est bien inscrit comme dirigeant la bas sauf que je ne me sens pas encore d'y mettre les pieds. Est-ce que je peux être honnête avec elle et lui avouer que j'ai peur, peur d'avoir tout oublié, peur de prendre une place que je ne mérite pas vu mon amnésie ? Tout en brossant instinctivement l'encolure de Jim je lui réponds le plus honnêtement possible.
Je ne me sens pas d'y aller tant que je ne suis pas remis. Je sais que la bas tout le monde m'aurait mâché le boulot, je saurais arrivé et mon cheval aurait été prêt. Je ne veux pas de ça, je...j'ai besoin qu'on me traite comme tout le monde.
Je lui lance un regard reconnaissant car jusque-là c'est ce qu'elle fait et je la remercie silencieusement pour ça. Étrangement j'ai l'impression que je peux lui faire entièrement confiance. C'est la première fois que ça m'arrive depuis mon réveil et c'est agréable comme sensation. Je ne sais pas pourquoi, mais mon cœur s'emballe. C'est peut-être la présence des chevaux autour de nous, cette ambiance particulière qui m'a manqué, à moins que ce soit autre chose, elle peut être. A sa question suivantes, je fais la moue en secouant la tête.
Je ne suis pas encore remonté. Physiquement ça va mais....mentalement c'est autre chose. Je...j'ai peur d'avoir tout oublié.
Je suis honnête avec elle, d'abord parce que j'ai toujours été franc, mais je ne m'en souviens pas. Ensuite parce que je sens que je peux lui faire confiance. Après tout si j'ai choisi de me faire aider ce n'est pas pour jouer les durs et fait semblant que tout va bien. Je suis terrifié à l'idée de ne plus pouvoir remonter à cheval. Je me mets surement beaucoup trop de pression et c'est évident que je n'aurais pas mon ancien niveau, j'en suis conscient mais j'ai du mal à l'accepter. Inconsciemment la pression familiale et mon exigence personnelle sont encore bien ancrés en moi. J'ai continué à brosser Jim, en lui caressant l'encolure. Pour me rassurer je me dis que lui n'en a rien à faire de mon niveau tant que je ne lui tape pas sur le dos, comme s'il me comprenait il retourne la tête vers moi et ça me réchauffe le cœur. Un léger sourire s'affiche sur mon visage, mais ce dernier se peint de tristesse alors que cette bouille me rappelle Star.
Est-ce que...ça fait longtemps que vous tenez ce refuge, par hasard vous savez peut-être...
Mon cœur se serre en pensant à lui et je ne sais même pas pourquoi j'espère qu'elle aura des réponses. Mes parents m'ont dit de l'oublier, signe qu'ils avaient dû le faire euthanasier. Ils n'ont jamais rien voulu me dire de plus et je n'ai réussi à trouver aucune information. Je me sens bête de lui en parler, pourtant j'ai un maigre espoir. Après tout elle a l'air de me connaitre alors elle connait peut être mon cheval de tête, mon étoile. Malheureusement je n'arrive même pas à prononcer son nom. Mes yeux se sont embrumés alors que mes doigts se sont serrés sur la brosse. Imaginer qu'il est pu être blessé à cause de moi est déjà une épreuve, savoir qu'il y a laissé la vie m'est insupportable. Je me sens illégitime à approcher à nouveau un cheval si c'est pour qu'il risque de mourir par ma faute. Toute cette culpabilité me donne le vertige et je m'accroche à Jim, baissant la tête en fermant les yeux pour essayer de ne pas partir en crise de panique.
Je suis désolé j'ai perdu mon cheval et....c'est encore dur...
J'essaye de respirer doucement mais je n'arrive pas à retenir mes larmes de peine. La présence de Jim me fait du bien autant qu'elle est douloureuse. J'ai l'impression de suffoquer alors qu'on est à l'extérieur à la barre d'attache. Je m'éloigne de quelques pas, posant mes mains sur mes genoux en serrant les dents. Il faut que je sois fort, sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire.
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Re: Nothing can stop your destiny   Jeu 8 Juil - 22:43 
Perdue… j’étais perdue et pourtant je me sentais bien. Je ne savais juste pas si cela me rendait heureuse ou me déconcertait totalement. Après tout, depuis notre rupture, je tentais tant bien que mal de l’oublier, de passer à autre chose pour ne pas souffrir. Le temps avait fait son épreuve, mes blessures s’étaient refermées, il ne restait désormais plus qu’une cicatrice qui ne disparaîtrait jamais. Maintenant, qu’il était en face de moi, la colère que je pensais ressentir s’était envolée, elle était remplacée par de la curiosité et de l’empathie. D’une certaine manière, c’était toujours lui, mais d’une autre, il était différent. On aurait dit un petit oiseau tombé du nid qui avait grand besoin qu’on lui vienne en aide. Je ne savais pas du tout ou cette histoire, mais je savais qu’elle risquait de chambouler ma vie et celle de ma fille. Et c’était bien ça que je craignais… Des choix allaient s’offrir à moi, mais pour le moment, je préférais tout simplement ne pas y penser. Je devais me concentrer sur mon cours, il était trop tôt pour penser à la suite. En tout cas, une chose était certaine, il m’avait oublié comme beaucoup d’autres choses et ça me blessait. Je sentais ce petit espoir monter en moi, celui qu’il finisse par se souvenir de moi, ce qui en soit était totalement idiot alors que je voulais à tout prix éviter que cela arrive. Parce que s’il se souvenait de moi, ça compliquerait sérieusement les choses...et peut-être sa guérison.
« Je comprends… ça se passe souvent comme ça dans les grandes écuries. Quand on monte plusieurs chevaux dans la journée, ce n’est pas toujours facile de prendre le temps de les préparer, mais ça devrait en faire partie. Vous pouvez peut-être essayer de changer les choses ? Même si jamais facile de changer les habitudes... » Et elle savait de quoi elle parlait. Le monde du cheval pouvait se montrer assez archaïque...et faire bouger les choses relevaient parfois du miracle. Tout en continuant de brosser le vieil hongre qui visiblement appréciait ce petit moment de détente, je restais attentive à mon patient. « Le plus dur souvent, c’est juste de lâcher prise. Vous n’avez pas besoin de remonter et d’être tout de suite performant. Voir même de ne pas remonter si vous n’en ressentez pas le besoin. Le plus important, c’est de s’écouter, mais au départ cela ne sert à rien de mettre la barre trop haute. Un petit tour au pas, c’est pas si mal non plus. » dis-je avec un petit sourire au coin des lèvres avant de m’attaquer aux crins de Jim. Depuis qu’il n’était plus un cheval de concours, ses crins étaient devenus longs et bien évidemment ils s’emmêlaient plus que de raison.
« Oui...ça fait... » Je marquais une pause en voyant qu’il n’arrivait pas à terminer sa phrase, rapidement la tristesse prit place sur son visage et rapidement son émotion m’envahit. Un peu plus et mes larmes se seraient aussi mise à couler si je n’avais pas réussi à trouver le courage pour éviter que ça n’arrive. Prenant une grande bouffée d’air frais, je me rapprochais de lui. Ma main glissa sur la tête de Jim et caressa la douceur de ses naseaux et je m’agenouillais face à lui. Par réflexe, je pose ma main sur la sienne, un geste que je n’aurais sûrement jamais fait s’il ne s’agissait pas de Jung Su. Parfois le corps réagit bien avant l’esprit, mais il est désormais trop tard pour que je retire ma main. Sans oublier que ce simple contact me fait du bien et que je n’ai tout simplement pas envie de le retirer. « Prenez le temps ce n’est pas grave… Une respiration après l’autre, ça va aller. » Dis-je d’une voix posée en plongeant mon regard dans le sien, espérant l’aider à caler sa respiration sur la mienne.
« Il faut que je vous montre quelque chose. » Finis-je par dire une fois qu’il a repris un peu du poil de la bête. « Suivez-moi... » Je n’avais pas du tout prévu de lui montrer Star, mais maintenant, je ne pouvais tout simplement plus lui cacher. « C’est par ici. » Je m’éloignais un peu des écuries, pour me diriger vers un paddock assez grand ou pousser plusieurs arbres. En arrivant près des barrières, aucun cheval n’était visible. Un sifflement s’échappa de mes lèvres et bien rapidement une petite bouille tachetée arriva à travers les arbres, suivit beaucoup plus lentement par une masse foncée. Star arriva, il ne boitait plus, mais était encore raide. Il était encore maigre, trop maigre pour moi qui ne supportait pas de le voir ainsi, mais je ne pouvais pas faire de miracle. Avec tout ce que Star avait vécu, il lui fallait désormais du temps pour que son corps réussisse à stocker de nouveau de la graisse. Il lui manquait encore pas mal de poids. Mon vétérinaire n’arrêtait pas de me dire qu’il était en bon état par rapport à ce qu’il avait vécu, mais je n’en étais pas vraiment certaine. Me retournant vers Jung Su, je brise le silence. « Vous étiez destiné à venir ici, on dirait. Il a encore du poids à prendre, mais il est sorti d’affaire, il va pourra vivre une vie de cheval, la meilleure des vies. » Laissais-je échapper alors que l’étalon bai s’immobilisa pour observer l’homme qui lui faisait face. Il émit un petit hennissement de plaisir, signe que lui non plus n’avait rien oublié.
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Re: Nothing can stop your destiny   Ven 13 Aoû - 11:22 
J'aime les paroles que j'entends et j'acquisse instinctivement. Peut-être parce qu'une partie de mon inconscient se souvient de ce monde étroit d'esprit et ancré sur des principes contre nature. De ces gens qui vous explique que les chevaux sont ferrés depuis des siècles donc c'est que c'est bien, à ceux qui pensent tout savoir et ne se remettre jamais en question. Peut-être qu'au fond de moi je me souviens que je suis différent, en perpétuelle remise en question, aujourd'hui plus encore. Je suis d'accord avec elle, c'est dur de changer les choses et ça j n'ai pas besoin de souvenir de le comprendre quand j'entends mon père me rabâcher d'arrêter de monter à cheval.
Lorsqu'elle continue je serre un peu les dents en me cachant derrière Jim. Lâcher prise, un mot auquel mon corps réagit. Oui je n'ai pas de souvenir, mais je sais que c'est quelque chose que je n'arrivais pas à faire. La preuve je n'y arrive pas aujourd'hui. Je sais qu'elle a compris mes angoisses et qu'elle essaye de me rassurer. C'est surement la première personne qui essaye de le faire et cela me touche. Je l'observe du coin de l'œil en me demandant pourquoi je me sens si bizarre à ces côtés. J'ai l'impression qu'elle lit en moi comme dans un livre ouvert. C'est nouveau pour moi car depuis mon réveil, personne n'essaye de me comprendre. Tout le monde tente plutôt de me rappeler qui j'étais. Elle au contraire j'ai le sentiment qu'elle n'a pas besoin de mots pour comprendre mes regards. D'ailleurs lorsqu'elle lève le sien vers moi avec un sourire, je rougis en détournant la tête. Mis à nu, c'est exactement la sensation que j'ai, sauf qu'au lieu d'être dérangé par les courants d'air, je me sens plutôt envahit d'une chaleur agréable. Une chaleur douce et bienveillante émane d'elle et me rend fébrile au point où j'en viens à me confier.
Malheureusement les émotions m'envahissent et je m'éloigne un peu. Je ne l'ai pas entendu arrivé et lorsque j'ai senti sa main sur la mienne, j'ai sursauté. Bizarrement je n'ai pas retiré ma main, celle-ci s'est inconsciemment tournée pour enlacer ses doigts. Je n'ai pas réalisé que c'était déplacé. Je n'y ai même pas pensé. Je l'ai écouté, inspirant doucement en serrant sa main. Ce contact m'a calmé et une envie m'a submergé, une envie sortie de nulle part, une envie de la prendre dans mes bras, une envie qui m'a ramené à la réalité. Je libère maladroitement sa main m'excusant silencieusement. Son regard dans le mien ne m'a pas aidé à chasser cette envie, mais la suite a été radicale.
Je l'ai suivi, les yeux ronds, le cœur en émoi et je ne suis pas au bout de mes surprises. Je scrute le paddock devant nous, distinguant d'abord une boule de poil tacheté suivie d'un autre cheval. J'ai cru que mon cœur allait s'arrêter. Je connais cette robe, je connais cette liste, je connais ce cheval. J'ai du poser ma main sur mon épaule pour garder l'équilibre, choqué de voir Star. Bien entendu ce n'est plus le cheval que j'ai connu, du moins le souvenir que j'en ai. C'est d'ailleurs le seul dont je garde un souvenir net et précis dans ma tête. Le voir aussi maigre me brise le cœur, mais ce n'est rien comparé à la joie de le voir sur ses quatre jambes.
Est-ce que c'est...bien lui....
J'entends ce qu'elle me dit de loin, comme si j'étais dans une bulle. Mes yeux n'ont pas quitté Star et son hennissement a terminé de faire implosé mon cœur.
Est-ce que je peux ?
La question peut paraitre bête et pourtant je suis incapable d'avancer jusqu'à sa réponse positive. Je passe sous la barrière, hésitant, tremblant, mais aussi heureux et fébrile à l'idée de retrouver mon partenaire. J'ai envie de courir vers lui, cependant je me retiens, craignant qu'il m'en veuille. La culpabilité m'envahit au plus je m'approche. Mes larmes se mettent à couler sans que j'en rends compte lorsqu'il s'avance à ma rencontre. Ma main se tends vers lui et il s'y appuie sans hésitation pour se frotter contre celle-ci.
Les mots me manquent et de toute façon il n'y a pas besoin de mots pour parler à un cheval. Je fais un pas de plus pour lui enlacer l'encolure et m'y blottir alors que je pleure de joie, de peine, de soulagement et de culpabilité. Trop d'émotions en même temps me traverse alors que je serre Star, mon nez dans ses crins. Celui-ci enroule son encolure autour de moi, comme s'il répondait à mon étreinte et on reste quelques secondes comme ça. Je bafouille des mots à son attention, qu'il m'a manqué, que je suis désolé. Je m'excuse au moins cent fois en le grattouillant. Comme toujours, contrairement aux humains les animaux n'ont aucune méchanceté, aucune rancœur et il m'accueille comme si on s'était quitté hier.
J'ai du mettre plusieurs minutes à me détacher de lui, c'est d'ailleurs le petit poney qui est venu me bousculer pour faire comprendre qu'il était là aussi et qu'il voulait de l'attention, ou à défaut une carotte. J'ai pouffé de rire en lui caressant le chanfrein avant de me retourner vers Sun Hi qui nous avait rejoint. J'ai réussi à reprendre mon souffle avant de lui dire.
Comment ? Comment c'est possible ?
Bien sûr que j'ai mille questions, car personne n'a rien voulu me dire. Cependant ce n'est pas le plus important. Non l'essentiel à mes yeux c'est de la remercier. A nouveau sans réfléchir à la bien séance, je lui attrape la main, m'incline respectueusement avant de plonger mon regard dans le sien.
Merci. Merci du fond du cœur.
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Re: Nothing can stop your destiny   Mar 24 Aoû - 20:21 
J’aime ma vie. En fait, j’ai réalisé mon rêve d’enfant. Vivre au contact des chevaux. Rien n’est parfait, et j’aimerais réussir à passer un mois sans m’inquiéter pour savoir la manière donc je vais réussir à payer ce que je dois. Heureusement, depuis que je suis à la tête de l’entreprise, j’ai toujours réussi à m’en sortir et je dois même avouer que ma situation s’améliore. La seule chose qui me manque vraiment ? Le temps… Il défile si vite que j’ai parfois l’impression que je n’arriverai jamais à en saisir les moments importants. Pourtant malgré la vitesse à laquelle s’écoule ma vie, il y a toujours un moment pour que je pense à lui, à Jung Su. Il a toujours été là, quelque part… Une présence silencieuse que j’ai tant de fois hait et parfois rêver de retrouver. La vie est une succession d’aventure, mais je trouve que la mienne possède un certain sens de l’humour, car je n’aurais jamais cru le revoir comme ça. J’imaginais plus ma fille allait sonner à sa porte dans quelques années en quête de réponse… Mais sûrement pas le voir débarquer dans mes écuries pour chercher de l’aide. Ma raison continue de me dire que je m’avance sur un chemin glissant et dangereux émotionnellement. En tant que professionnelle, je devrais me retirer, lui expliquer que je ne pas lui venir en aide, qu’il doit trouver quelqu’un d’autre, mais j’en suis totalement incapable. Égoïstement, j’ai envie de l’avoir à mes côtés, même si cela n’est qu’une simple relation de travail. Au fond de moi, je sais qu’il m’a atrocement manqué et malgré la colère que j’ai pour lui, il me semble plus facile de rester auprès de lui que de le voir repartir. La colère que j’éprouve n’est pas tellement destinée à Jung Su qu’à moi-même, car une partie de moi, tout aussi importante que celle qui le désire à côté ne comprend pas pourquoi je l’accepte de nouveau dans ma vie. La dualité l’humaine… Ou comment ne pas savoir ce que l’on veut. Au moins, il y a une chose dont je suis certaine, c’est que je veux l’aider et que ça, je suis en mesure de le faire.
Pour le moment, la séance se passait bien. Comme je l’avais prévu, Jung Su n’avait pas tout perdu. Certaines attitudes étaient toujours présentes. Il savait se placer à côté du cheval, le brosser de la bonne manière. À vrai dire, en le regardant, j’avais presque l’impression de le revoir quand nous étions ado. Un léger sourire se dessina sur mon visage en repassant au bon vieux, ou nous pouvions passer des heures entières à s’occuper des chevaux. Puis une ombre passe dans son regard, les mauvais souvenirs reprennent le dessus et s’emparent de lui. Alors je choisis la seule chose qui me semble le plus adaptée. L’amener rencontre une partie de son âme : Star. Beaucoup ne comprennent pas la relation qui peut unir un cheval et son cavalier et à vrai dire, c’est assez inexplicable. C’est un lien impalpable qui unit des âmes et où un simple mouvement suffit à servir de moyen de communication. Une relation si forte qu’elle vous devient indispensable. Alors s’il y a quelqu’un qui peut aider Jung Su ici, c’est Star et quelque chose me dit que mon nouveau patient peut aussi aider l’équidé .
En passant dans les écuries, je me fais rapidement interpellé par un hennissement connu. Une perle noire m’attend patiemment à la barrière de son paddock. Kiss me est jeune, elle commence tout juste à travailler du haut de ses 5 ans. Une pouliche récupérée après la mort de sa mère et élevée au biberon qui m’a valu des heures de nuit blanche… Mon nouveau coup de foudre équin que j’adore et sur qui je fonde beaucoup d’espoir. Mais pour le moment, Kiss, va devoir attendre, car ma route ne me mène pas à son paddock, mais à un autre un peu plus loin. Star y broute tranquillement. Il ne faut pas longtemps pour que Jung Su le reconnaisse. Pour ma part, je préfère me mettre en retrait pour les laisser se retrouver. Le moment est émouvant et je ne peux pas m’empêcher de verser quelques larmes que j’essuie rapidement pour éviter de le montrer. Après tout, je ne suis pas censée montrer plus d’émotions que ça, mais je suis heureuse pour Jung Su, mais aussi pour Star qui n’a visiblement pas oublié son cavalier. Je finis par passer la barrière à mon tour pour rejoindre le couple et passer avec tendresse ma main sur l’encolure de l’étalon qui ne met pas longtemps à farfouiller dans mes poches. Rapidement, j’en sors un bonbon que je donne à Star avant de faire de même avec Cookie l’estomac sur pattes. « J’ai plus rien Cookie ! » Dis je en laissant le poney me lécher la main.
« On ne fait pas que soigner les gens ici, je m’occupe aussi des chevaux laisser pour compte. C’est ma vétérinaire qui m’a appelé pour Star. Elle voulait lui éviter l’euthanasie, alors j’ai accepté de l’acheter et d’essayer. Ça nous a pris du temps, beaucoup de patience et pas mal d’inquiétude. Mais Star a toujours été un battant, un vrai guerrier comme sur la piste. » Visiblement heureux d’entendre ses compliments, Star pose sa tête sur mon épaule. J’en profite pour caresser délicatement son bout du nez tout doux. « On a eu plusieurs soucis, mais maintenant, il est sorti d’affaire, il faut juste qu’il reprenne du poids. »
Alors que je suis en train de faire mon petit monologue, il m’attrape la main. Un contact physique et visuel qui suffit à me faire tressaillir et perdre mes moyens. Pendant quelques longues secondes, je me perds dans ses yeux avant de revenir à la réalité quand un petit sabot m’écrase le papier. « Cookie ! » Sauvée par le gong comme on dit. « Heu... » je met quelques secondes à retrouver les idées claires et je retire délicatement ma main de la sienne. « Pas la peine de me remercier, c’est ce qu’on fait ici, on essaie de venir en aider à ceux qui en ont besoin que se soient des humains ou des chevaux. » Il faut dire que Star est sûrement ma plus belle réussite, car je n’ai jamais eu un cheval dans un aussi mauvais état que le sien. « Durant nos séances, vous travaillerez avec d’autres chevaux, mais après ou avant si vous le désirez, vous pouvez vous occuper de lui. Le brosser, le faire marcher, le masser, ça lui fera du bien. » Évidemment ce n’était qu’une proposition, mais quelque chose me disait que celle-ci risquait de lui plaire. « On y tient beaucoup, c’est notre mascotte ! »
kiss:
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Re: Nothing can stop your destiny   Dim 26 Sep - 11:54 
Je l'observe avec Star et mon cœur s'allège en voyant toute l'affection qu'elle lui porte. Bien sûr j'ai un sentiment de culpabilité qui ne risque pas de me quitter. Après tout s'il est là c'est à cause de moi. C'est mon erreur qui a conduit à notre chute et à ses blessures. Par-dessus le marché, je n'ai pas été là pour lui, pour prendre soin de lui et lui éviter le pire. Heureusement Sun-Hi a été là et pour ça je ne pourrais jamais assez la remercier. Elle semble connaitre le parcours de Star et donc le mien, ce qui me gêne. Cependant j'acquiesce sa remarque, c'est un battant c'est évident et aussi un cheval rempli d'amour. La preuve en est qu'il vient chercher le contact, comme s'il comprenait les compliments de la jeune femme. Star m'a toujours étonné par sa capacité de compréhension. Lui, comme beaucoup d'animaux, parvient à comprendre nos émotions, le fond de notre pensée sans qu'on ne m'exprime. C'est ce qui m'a toujours plu. Contrairement aux relations avec les êtres humains, le langage corporel, celui de l'émotion, des sentiments et du feeling est authentique, sans mensonge, sans arrière-pensée. C'est un peu comme ça que je fonctionne depuis ma sortie du comas. Après tout j'aurais pu ne jamais me réveiller alors maintenant je veux apprécier chaque moment, chaque instant et je veux lui témoigner ma gratitude.
Merci à vous. Je ne pensais pas le revoir un jour. Mes parents n'ont rien voulu me dire, je ne savais pas ce qui lui était arrivé. Merci pour tout ce que vous avez fait pour lui.
Je vois bien que je la gêne mais je ne peux pas m'en empêcher. Elle doit comprendre ce que cela représente pour moi. Star était plus que mon cheval de tête, il était mon partenaire, mon compagnon, mon confident. J'ai beau ne pas me souvenir de tout ce qu'on a partagé, l'amour que je lui porte est bien là et rien n'aurait pu l'effacer, comme mon amour des chevaux et tous mes amours. D'ailleurs dans cette situation, mes yeux dans les siens, j'ai le cœur qui bat vite, beaucoup trop vite. Ce contact, cette chaleur de sa main dans la mienne me fait avoir des papillons dans le ventre. Je mets ça naïvement sur l'émotion que je ressens de retrouver Star, de la reconnaissance que j'éprouve envers elle. Ce moment me transporte ailleurs et pendant un instant j'ai une impression de déjà vu, sa main dans la mienne, mes yeux dans les siennes. Tout s'arrête subitement lorsque Cookie, le petit poney coquin, vient lui marcher sur le pied. Je le comprend à son cri contre le poney et mon visage affiche pendant une seconde une grimace, espérant que ça ne soit pas grave. Heureusement vu le modèle cela ne doit pas être très douloureux et elle parvient à se dégager, de lui et de moi.
Je l'écoute me dire que c'est normal, que c'est l'objectif de son centre et à cet instant je ressens une attirance inexplicable. Je suis sensible à son discours c'est évident, au fait qu'elle veuille aider les animaux et les gens. Néanmoins il a autre chose, je suis touché par la passion que je sens sa voix et cette aura généreuse qui émane d'elle. Je me détourne d'elle pour éviter qu'elle ne me prenne pour un mec bizarre qui la dévisager. Je reporte mon attention sur Star que je caresse avec un sourire heureux. Oui il ne m'en faut pas plus pour être heureux, pour aller bien. Tous mes problèmes me semblent bien loin quand je pose mon regards sur le grand bai.
Quand elle me dit que je pourrais m'occuper de lui, mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Je n'en espérais pas autant de sa part. Après tout aujourd'hui ce n'est plus mon cheval, si on peut considérer qu'un cheval peut appartenir à quelqu'un, hormis lui-même. J'esquisse un sourire en lui lançant un regard reconnaissant.
Merci. Est-ce que je pourrais venir le voir régulièrement ? S'il vous plait ?
Par régulièrement j'entends tous les jours. Je ne sais pas vraiment si elle réalise que je vais squatter son centre équestre. Pour l'heure, Jim doit toujours nous attendre à la barre d'attache et on se doit d'y retrouver. Ce n'est pas sans difficulté que je me détache de Star, ce dernier nous suit d'ailleurs jusqu'à la barrière. Lui et Cookie attendent surement une petite récompense, malheureusement pour eux je n'ai rien. Je ne me souviens plus du cavalier que j'étais, mais visiblement Star oui et il n'est pas dérangé par l'absence de bonbons. A la place il me demande une grattouille que je lui offre en lui promettant de venir très vite. Je me fais la promesse d'intérieur de ne plus jamais d'abandonner.
Ce n'est pas l'envie qui manque de rester cependant on doit retourner d'occuper de Jim qui attend toujours à la barre d'attache. Sur le chemin, je me sens bizarre, comme si avoir retrouvé Star avait allégé mon cœur. En tout cas c'est ce que je me dis. Pourtant il y a autre chose, quelque chose que je n'arrive pas a définir, comme si j'étais à ma place en sa compagnie. En revenant vers Jim, celui qui râle un peu dessus et je m'approche pour lui caresser le chanfrein.
Pardon mon grand, on ne t'a pas oublié.
Je me tourne alors vers Sun-Hi en attendant la suite du programme.